Le chef de l'Etat a appelé lundi à cette construction afin de remédier aux déséquilibres sur les marchés des changes
"Les déséquilibres monétaires font peser un risque sur toutes nos économies", a déclaré Nicolas Sarkozy, à Bruxelles, lors de son intervention lors du huitième sommet Asie-Europe (ASEM).
Il a indiqué que le G7 auquel n'appartient pas la Chine, n'était plus légitime pour traiter les questions monétaires internationales.
"Aujourd'hui, en 2010, nous n'avons pas un seul endroit où, dans le monde, nous pouvons parler des questions monétaires. Chacun fait comme il veut, chacun, à juste titre, essaie de préserver sa souveraineté, mais nous vivons au XXIè siècle sans un ordre monétaire", a-t-il insisté.
Selon lui, "la question de la définition d'un nouvel ordre monétaire est clairement posée". La Chine ne faisant pas partie du G7, cette instance "n'est plus légitime" pour parler des questions monétaires. Le chef de l'état demande "où parle-t-on de monnaie? (...) Est-ce que chaque région du monde doit accumuler des réserves pour éviter une crise? Ce sont des sujets qu'il faut traiter et résoudre", a-t-il martelé.
La question d'un nouvel ordre monétaire fait partie des priorités que Nicolas Sarkozy s'est fixées pour la présidence française du G20, à partir du 12 novembre.
Sur cette question sensible, la Chine est dans le collimateur des pays industrialisés qui lui reprochent la sous-évaluation du yuan, dans le but de favoriser ses exportations. Ils lui demandent de laisser sa monnaie s'apprécier au gré des échanges. Mais Pékin leur a adressé lundi une fin de non-recevoir au sommet de l'Asem.
La présidence française a cependant estimé lundi soir que la Chine souhaitait qu'on réfléchisse à la variation erratique des taux de change.
Sommets: ambitions de nouvelles méthodes de travail
Le président Sarkozy a également abordé ses autres priorités pour le G20: la régulation du prix des matières premières et la nouvelle gouvernance économique mondiale, notamment la réforme du Fonds monétaire international qui est une priorité pour les pays émergents.
Il a également indiqué qu'il va falloir "réfléchir" aux méthodes de préparation des sommets internationaux.
"Afin qu'il y ait moins de sommet où les discours succèdent aux discours (...) et où les décisions sont prises avant même qu'on se soit rencontré", M. Sarkozy préconise davantage de réunions en amont de ministres et d'experts.
"Dans ce cas, on peut se contenter d'une conférence téléphonique ou d'échanges de communiqués, ce qui évitera de dégrader notre bilan carbone. Il va falloir qu'on réfléchisse là-dessus aussi", a-t-il dit.
M. Sarkozy a également profité de ce sommet pour avoir quatre entretiens bilatéraux, avec les Premiers ministres chinois, Wen Jiabao, japonais, Naoto Kan, australien, Julie Gillard, et avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Le sommet de l'Asem a réuni 46 chefs d'Etat et de gouvernement ou représentants de ces pays. Mardi, pour la seconde journée du sommet, le président français qui est rentré à Paris après le dîner, sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
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