Le déficit commercial de la France s'est un peu résorbé en 2009 grâce à la baisse du pétrole mais reste lourd

Selon les chiffres officiels publiés vendredi, le déficit commercial de la France s'est établi à 43,03 milliards d'euros en 2009 contre 55,14 milliards de 2008.

Un résultat "encourageant" pour la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, qui souligne que la France "a tenu son rang à l'exportation dans un contexte de crise".

Pourtant, excepté le déficit record enregistré en 2008, il s'agit de la plus mauvaise performance hexagonale de ces dernières années. Et cette tendance ne devrait pas s'inverser: le gouvernement, qui tablait sur un déficit de 42,4 milliards pour 2009, pense qu'il se creusera à nouveau, à 45 milliards, en 2010.

L'allègement de la facture énergétique (-19,1 milliards), lié au repli du prix du pétrole et du gaz, est la principale explication de la réduction du déficit annuel, selon les Douanes qui ont publié ces chiffres vendredi. Mais la France, contrairement à l'Allemagne, continue d'importer davantage de marchandises qu'elle n'en exporte et son déficit commercial demeure plus élevé qu'en 2007.

Les résultats de l'an dernier doivent être analysés avec précaution, puisqu'ils sont caractérisés par un effondrement généralisé du commerce mondial, dans le sillage de la crise financière et économique.

La pharmacie en forme, l'agroalimentaire en berne
En France, les échanges ont ainsi connu leur plus forte baisse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et ce dans tous les secteurs à l'exception de la pharmacie: -17,1% à l'exportation et -17,7% à l'importation.

Le secteur de l'agroalimentaire, qui est traditionnellement un des piliers du commerce extérieur tricolore, a connu un recul préoccupant de 11% en valeur l'an passé. "Des difficultés commencent à apparaître sur le secteur agroalimentaire", a remarqué Anne-Marie Idrac. "C'est un phénomène nouveau, sur lequel il va falloir être actif".

"On est en train de payer le sous-investissement public dans la Recherche"
Pour Thierry Mayer, du Centre d'études prospectives et d'informations
internationales (Cepii), "les sociétés françaises sont de moins en moins performantes en
termes d'innovations technologiques et d'innovation de produits"."On est en train de payer le sous-investissement public dans la recherche qui a commencé vers le début ou le milieu des années 1990", prévient-il.