Le père de la célèbre montre en plastique suisse est décédé lundi d'un arrêt cardiaque dans son bureau
L'inventeur du concept de la montre Swatch, décédé lundi d'une crise cardiaque à l'âge de 82 ans, était l'une des figures emblématiques de l'industrie suisse, "un faiseur" d'idées au caractère bien trempé, positif, énergique, considéré comme le sauveteur de l'industrie horlogère helvétique au début des années 80.
Nicolas Hayek , également considéré comme le concepteur de la petite voiture urbaine Smart, est né le 19 février 1928 à Beyrouth, avant d'émigrer en France en 1940 puis en Suisse neuf ans plus tard.
Entrepreneur dans l'âme, l'homme a trouvé dans la Confédération un terrain de choix pour faire valoir ses ambitions et ses idées. Parti de peu, il s'y est mué en sauveteur de l'industrie horlogère helvétique, en très mauvaise posture dans les années 1970.
Sa société de conseil intervient alors aux côtés des horlogers suisses ASUAG et SSIH, mis en liquidation. Elle préconise la fusion des deux compagnies et surtout le lancement d'une montre "à bas prix, de haute qualité, artistique et émotionnelle et Swiss made".
Trois ans plus tard, Nicolas Hayek prend la présidence du groupe fusionné.
Sous sa houlette et grâce à la petite montre en plastique bon marché qui séduit des milliers de consommateurs, le nouvel horloger devient en quelques années le leader du secteur.
Un portefeuille de marques horlogères prestigieuses
En 1998, SMH est rebaptisée Swatch Group, nom synonyme de ces montres, mais qui cache en réalité un portefeuille de marques horlogères prestigieuses telles qu'Omega, Breguet, Tissot et Blancpain. Un éclectisme à l'image de l'homme à la carrure solide et qui a fait sa gloire.
M. Hayek "est considéré à juste titre comme un entrepreneur pionnier de ce pays", a insisté son groupe.
De fait, celui qui se montrait volontiers frondeur contre le monde de la finance et de la Bourse était une figure emblématique de l'horlogerie suisse et l'un des dirigeants helvétiques les plus connus et appréciés au monde.
Selon le magazine américain Forbes, M. Hayek a été classé au 232e rang des milliardaires dans le monde, avec une fortune estimée à 3,9 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros).
Les réactions se sont multipliées dans la Confédération pour rendre hommage à l'homme qui s'est vu décerner de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, telle que celle d'Officier de la Légion d'honneur, ou de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Avec ce départ inattendu, "la Suisse et l'économie suisse perdent l'une de ses personnalités les plus en vue", a commenté la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, dans un communiqué.
Face à une succession désormais ouverte après une année houleuse en raison de la crise, Swatch, qui table à nouveau sur des résultats record en 2010, se veut positif.
M. Hayek avait su "garantir également (...) que ses idées et ses conceptions subsistent" et "que la continuité, aussi bien au niveau de l'actionnariat que du Conseil d'administration et de la Direction générale, soit assurée", assure le groupe.
Même si l'emblématique dirigeant était toujours très actif dans l'entreprise, son fils Nick y occupe les fonctions de directeur général depuis 2003. Une position idéale pour succéder à son père, selon les experts.
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