Le Portugal "ne prévoit pas" de recourir à l'aide extérieure et "fait tout pour éviter une telle éventualité"
C'est ce qu'a affirmé mardi le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos, alors que la pression s'est accentuée ces derniers jours sur Lisbonne pour accepter un plan de sauvetage.
Cela "causerait des dommages très significatifs à la réputation du pays" qui "mettrait des années à récupérer", a-t-il ajouté.
"Le Portugal fait son travail pour résoudre ses déséquilibres financiers", a affirmé le ministre, pour qui "c'est l'Europe qui semble ne pas faire son travail pour maintenir la stabilité de l'euro", a défendu Fernando Teixeira dos Santos.
Interrogé sur la hausse des taux de la dette portugaise alors que le Portugal a prévu d'émettre mercredi entre 750 millions et 1,25 milliard d'euros d'obligations, le ministre a reconnu que "les conditions du marché se sont aggravées", tout en soulignant que "le taux moyen de notre dette est encore relativement faible".
Après avoir enregistré en 2009 un déficit public de 9,3% du PIB, le gouvernement socialiste portugais s'est engagé à le ramener à 7,3% en 2010 puis à 4,6% fin 2011.
Selon le site internet du quotidien Diario Economico, le Premier ministre José Socrates pourrait annoncer mardi un déficit inférieur aux prévisions "entre 6,9% et 7,1% du PIB", grâce à une amélioration des recettes et une hausse des dépenses plus importante que prévu. Cette information n'a pas été confirmée par le ministre des Finances qui a toutefois indiqué que "les chiffres sont bons".
Fortes tensions sur les emprunts portugais
Les tensions persistent sur les emprunts portugais. Sur les marchés obligataires, les taux d'intérêt des emprunts d'Etat portugais à long terme ont dépassé les 7%, renforçant les inquiétudes sur la capacité de financement du pays. "Le signal d'alarme a été tiré lorsque le Portugal a dû proposer la semaine dernière 3,69% d'intérêts pour une émission obligataire à six mois. A titre de comparaison, le même jour, l'Allemagne a placé un emprunt à 2,87% sur dix ans sur le marché", notait le magasine allemand "Der Spiegel".
Le Portugal passe depuis plusieurs semaines pour être un des pays les plus vulnérables de la zone euro, avec la Belgique notamment, tandis que Moody's a placé en décembre la note de l'Espagne, pourtant jugée plus solide que certains autres pays de la zone, sous surveillance pour un éventuel abaissement.
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