Le tourisme en Martinique est dans une mauvaise passe et les autorités tentent d'inverser la tendance

Un « appel à l"aide », c"est ainsi que Madeleine de Grandmaison, présidente du Comité Martiniquais du Tourisme (CMT) qualifiait le plan de relance du tourisme sur l"île lancé en juin.

En effet, cette année, le label Martinique, peine à séduire les touristes.

Entre le cyclone Dean en 2007 et les mouvements sociaux du début d"année 2009, la destination s"est trouvée « au cœur de la tempête », pour reprendre les propos de Madeleine de Grandmaison.
« Après la grève, 100% de nos réservations en provenance de l"étranger ont été annulées. Ce n"est pas 60 ni 80% dont je parle mais la totalité ! », insiste André, gérant de l"hôtel la Villa Saint-Pierre, situé au pied de la montagne Pelée. Si son hôtel, ouvert en 2008 tient encore la route, pas moins d"une dizaine de structures hôtelières est menacée de liquidation. Une situation dramatique pour l"économie de l"île, fortement axée sur le secteur.

"Dispositif de soutien "
Ce n"est donc pas un hasard si Marie-Luce Penchard, ancienne secrétaire d"Etat devenue depuis peu ministre de l"Outre-mer a choisi la Martinique comme première destination après sa nomination. Hervé Novelli, secrétaire d"Etat au Tourisme était à ses cotés. Au delà des questions sur la consultation concernant un éventuel changement de statut de l"île, la ministre a tenu à rencontrer les acteurs bénéficiaires des 137 mesures pour l"Outre-mer, présentées par le président Sarkozy le 6 novembre.

Des coups de pouces pour le tourisme aux Antilles ont été particulièrement évoqués. Un « dispositif de soutien » va donc être mis en œuvre afin d" « accompagner les acteurs du secteur dans leur effort de réhabilitation de l"image de la destination, de formation des personnels et de modernisation de l"offre hôtelière », expliquait alors Nicolas Sarkozy citant entre autres, la création de chèques-vacances, bonifiés si dépensés en Outre-mer, l"assouplissement du régime des visas pour les touristes en provenance des îles voisines ou encore un moratoire d"un an sur les charges patronales.

Dans les faits, la Martinique, à l"instar des autres départements d"Outre-mer attend beaucoup de ces mesures. Par ailleurs, sur le plan local, le Comité martiniquais du tourisme, s"active depuis plusieurs mois pour tenter de redorer le blason de l"île aux fleurs.

Séduction
Dès le mois de juin, journalistes et surtout agents de voyages ont été invités à découvrir les multiples charmes et atouts de la destination. Dans l"Hexagone, le métro parisien se pare actuellement d"une campagne d"affichage vantant les attraits de l"île antillaise.
La semaine dernière, les 37 candidates à l"élection de Miss France étaient logées au Club Med des Boucaniers à Saint-Anne au Sud de l"île. Un séjour qui permet à la destination Martinique, au club Med et à leur partenaire, la compagnie aérienne Air Caraïbes, de s"assurer une visibilité certaine à une heure de grande écoute lors de la retransmission nationale de l"élection samedi 5 décembre.

Dégâts limités

Des actions qui, petit à petit, portent leurs fruits. « Le flux a repris, assure Madeleine de Grandmaison. Nous avons perdu 36 000 croisiéristes pendant la grève. Au deuxième trimestre nous avons enregistré des très fortes baisses mais le dernier trimestre enregistre une augmentation des fréquentations. »

Le comité visait les 500 000 touristes par an. Objectif atteint en 2005. "En 2007 on en comptait 534 000 et 503 000 en 2008. Nos projections pour la fin de l"année nous conduisent à estimer à 465 000 le nombres de touristes en 2009. ", explique la présidente du CMT. Si l"économie du secteur n"est pas remise à flot pour autant, la crédibilité de la destination semble en partie retrouvée. En 2010, l"optimisme et la ténacité des acteurs du tourisme seront indispensables pour effacer les stigmates de ces dernières années.