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Les 16 Etats membres de la zone euro ont adopté sans changement jeudi soir l'accord conclu par la France et l'Allemagne

Il s'agit d'un mécanisme de prêts à la Grèce et à d'autres pays de la zone en difficultés financières, incluant le FMI, a indiqué une source diplomatique européenne.La Grèce aurait préféré "une solution complètement européenne", c'est-à-dire sans intervention du FMI, a indiqué vendredi le Premier ministre grec Georges Papandréou.
Article rédigé par France2.fr
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Le président de l'UE Herman Van Rompuy, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Bruxelles le 25 mars 2010 (AFP)

Il s'agit d'un mécanisme de prêts à la Grèce et à d'autres pays de la zone en difficultés financières, incluant le FMI, a indiqué une source diplomatique européenne.

La Grèce aurait préféré "une solution complètement européenne", c'est-à-dire sans intervention du FMI, a indiqué vendredi le Premier ministre grec Georges Papandréou.

La décision a été prise lors d'une réunion à Bruxelles des chefs d'Etat et de gouvernement des 16 pays partageant la monnaie commune, en marge d'un sommet des dirigeants de toute l'UE.

Cet accord est le fruit d'âpres négociations menées depuis plusieurs jours entre la France et l'Allemagne qui a abouti à un compromis dans la journée. Il prévoit la création d'un dispositif de prêts que la Grèce pourrait utiliser "en dernier recours" si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés pour financer ses déficits et sous réserve de l'unanimité des pays membres.

Pour prix de son feu vert au renflouement de la Grèce, l'Allemagne qui n'y était pas favorable initialement, a obtenu un engagement à "renforcer" la surveillance budgétaire des Etat européens, avec l'objectif de pouvoir prendre plus facilement des sanctions contre les pays laxistes. Les dirigeants européens se sont mis d'accord pour demander qu'un rapport soit fait d'ici la fin 2010, "explorant toutes les options" dans ce but.

Mécanismes du plan d'aide
Le dispositif sera alimenté majoritairement par des prêts de partenaires de la Grèce au sein de la zone euro, et par des prêts du Fonds monétaire international, selon le texte. La proportion devrait être de deux tiers du total pour les premiers, et d'un tiers pour l'institution basée à Washington, selon une source diplomatique. Aucun montant n'a été fixé. Mais selon un haut responsable européen les besoins potentiels de la Grèce sont évalués à entre 20 et 30 milliards d'euros.

C'est une première. Un tel système de sécurité n'était pas prévu jusqu'ici pour un pays membre. De même, si ce plan est activé, l'intervention du FMI pour un pays de la zone euro serait sans précédent.

Papandréou, doublement satisfait

Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, s'est félicité jeudi soir de cette "décision très satisfaisante" lors d'une déclaration depuis Bruxelles à la télévision publique grecque, Net. "L'Europe a fait un pas en avant (...), l'Europe et la Grèce sortent plus fortes de cette crise", a dit M. Papandréou.

Il s'est également félicité de "la très importante décision" de la Banque centrale européenne (BCE) concernant la prolongation au delà de 2010 des critères, déjà considérablement assouplis depuis la crise, qu'elle impose aux banques pour leur prêter des liquidités. Cette décision annoncée jeudi matin par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, doit donner une bouffée d'oxygène aux banques grecques.

Le Premier ministre grec a par ailleurs redit qu'"il était déterminé à lutter pour assainir les finances de son pays" et que c'était pour cette raison qu'il avait adopté une série de mesures importantes visant à ramener le déficit public de 12,7% du PIB en 2009 à 8,7% en 2010.

L'intervention du FMI, point de divergence
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a lui mis en garde contre une intervention du Fonds monétaire international (FMI) pour aider la Grèce, jugeant "très très mauvais" que les pays de la zone euro se défaussent de leurs responsabilités.

Avant la signature de l'accord, Paris ne se montrait pas très favorable non plus à une intervention du FMI dans les dossiers européens, d'autant que le pays fait partie de la zone euro. "Ce serait un signe de faiblesse que de montrer que l'Europe n'est pas capable de défendre elle-même sa propre monnaie", avait affirmé le ministre de la Relance, Patrick Devedjian. Un certain nombre de pays partageaient cette position, s'inquiétant que cela puisse donner sinon un signal de faiblesse de la zone euro.

En revanche, les Allemands et les Néerlandais étaient pour une intervention du FMI plutôt qu'une action européenne. Le fait que l'Europe se montre réticente à une aide directe à la Grèce est présenté, par la presse allemande, comme une victoire de Mme Merkel.

"Il est aujourd'hui opportun de mettre sur pied, au sein de la zone euro, un instrument permettant une action coordonnée et qui pourrait être utilisé pour prêter assistance à la Grèce en cas de besoin", avait de son côté déclaré la président de la Commission européenne, M.Barroso.

Graphique interactif sur la dette des pays de la zone euro

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