Les cadeaux de Noël de seconde main "sont vraiment rentrés dans les usages", assure le PDG du site Leboncoin
La seconde main "est vraiment rentrée dans les usages", assure Antoine Jouteau, président directeur général du site Leboncoin à France Bleu, après la publication de son baromètre sur l’origine de ses acheteurs et la nature de leurs achats de Noël. "Un Français sur deux se connecte sur Leboncoin chaque mois", détaille-t-il.
Il y a 46% qui ont déjà offert et reçu un cadeau de seconde main à Noël, révélait le baromètre Ifop pour Leboncoin en novembre. C'est plus qu'en 2023, où ils étaient 43%. "Les cadeaux de seconde main, c'est une tendance de fond, c'est vraiment rentré dans les usages de Noël", confirme Antoine Jouteau, le PDG du site Leboncoin, à France Bleu.
Des différences selon les générations
Mais cette tendance diffère selon les générations. Les jeunes sont les plus adeptes de la seconde main. Il y a 57% des 18-24 ans qui ont déjà acheté un cadeau d‘occasion tout comme 59% des 25-49 ans, contre seulement 28% des 65 ans et plus. Les mêmes écarts sont constatés du côté des bénéficiaires des cadeaux : 52% parmi les 18-24 ans versus 24% chez les 65 ans et plus. "Les jeunes générations sont des générations engagées qui veulent mieux consommer, rappelle Antoine Jouteau. C'est complètement naturel pour eux d'acheter des vêtements d'occasion, des téléphones, des ordinateurs d'occasion. Ils ont cet esprit de recyclage, de seconde vie des objets. À Noël, ils ont envie de continuer à consommer comme ils le font le reste de l'année. D'autant qu'ils recherchent aussi des objets uniques, vintage et originaux."
La première motivation des acheteurs de seconde main est évidemment économique. "Ce changement de comportement des Français est évidemment porté par des préoccupations financières mais on mesure aussi que la prise de conscience environnementale prend de plus en plus de place dans l’équation", poursuit Antoine Jouteau, PDG du Boncoin. "La seconde main, c'est aussi un choix pour mieux consommer, confirme-t-il. L'univers de Noël reste très important pour les gens, mais ils ne sont pas prêts à dépenser n'importe comment, et ne veulent pas trop impacter la planète. Ils souhaitent un Noël plus responsable, plus engagé. Et ça, ça monte en puissance."
"Un usage commun normal"
Ce n'est donc plus seulement le niveau de revenu qui entre en jeu car si les plus modestes sont davantage concernés, les écarts de salaires se réduisent : il y a 11 points de différence entre les plus aisés et les plus modestes qui déclarent acheter leur cadeau de seconde main, contre 20 points en 2023. En 2023, "36% des Français les plus aisés déclaraient offrir des cadeaux de seconde main, aujourd'hui, ils sont 43%, explique Antoine Jouteau. En un an, on a gagné sept points sur cette catégorie, ça veut dire que c'est en train de se banaliser. On ne parle plus vraiment d'un usage concentré sur les ménages modestes, mais d'un usage commun normal, d'une habitude de consommation qui s'est installée auprès de tous", développe-t-il.
Par secteur géographique, les habitants des petites villes et de l’Ouest de la France achètent plus de cadeaux de seconde main. C’est dans les Pays de la Loire, la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine que les acheteurs sont les plus nombreux, alors que la Corse et l’Ile-de-France sont en queue de peloton. À l’approche de Noël, les jeux et les jouets sont les articles les plus recherchés sur le site de petites annonces, ainsi que l’électronique. 26,5% de la demande annuelle de la famille "jeux" se concentre en novembre et décembre. Les mots clé les plus recherchés sur Leboncoin sont : Playmobil, Lego, jeux Switch, baby foot, Switch, PS5… Enfin, les marques les plus prisées dans les recherches et les achats de seconde main sont : Apple, Lego, Samsung, Nintendo ou encore Sony.
La tendance de l'occasion séduit même les enseignes de jouets. Les espaces dédiés à la seconde main fleurissent dans les boutiques traditionnelles de jouets neufs : chez JouéClub par exemple, les stands "Troc'O Joué", apparus en 2023, sont entrés dans 150 magasins sur les 300 du réseau, en seulement un an et demi. "L'achat de jouets d'occasion commence à séduire de plus en plus de familles", indique Franck Mathais, porte-parole de JouéClub à France Bleu. King Jouet propose de son côté "King Occaz" dans une trentaine de magasins depuis septembre, et de plus en plus de supermarchés proposent également ce type d'espaces.
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