Les patrons des 40 plus grandes firmes françaises ont touché en moyenne 190 fois le SMIC en 2009
Ils ont touché en moyenne 3,06 millions d'euros (stock-options et actions gratuites comprises), rémunération en baisse de 14 % par rapport à 2008 en raison de la crise, selon la société de conseil aux investisseurs Proxinvest.
Les cinq patrons les mieux payés sont dans l'ordre Carlos Ghosn, de Renault-Nissan, avec plus de neuf millions d'euros par an, Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis) avec 8,3 millions, Bernard Arnault, de LVMH, avec 7,6 millions, Franck Riboud (Danone) avec 5,8 millions et Henri de Castries, pour Axa, avec 5,6 millions
C'est la deuxième année consécutive que leur rémunération baisse. Un recul qui s'explique par "la crise et la pression des actionnaires", selon Proxinvest. "La saison 2010 des assemblées d'actionnaires présente un tableau plus apaisé sur le front de la question des rémunérations de dirigeants après plusieurs années qui ont vu se creuser un écart préoccupant entre l'entreprise et l'opinion", souligne ce cabinet.
En 2008, après plusieurs scandales autour d'indemnités de grands patrons jugées abusives, le MEDEF et l'Association française des entreprises privées (AFEP) avaient adopté un code éthique. Pour la présidente du MEDEF, Laurence Parisot, il s'agit d'une "révolution" prouvant que les patrons ont "été capables de créer un espace d'autorégulation". Les rémunérations des dirigeants d'entreprises ont gagné en transparence, estimait cet été l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Pour Proxinvest, il y a encore des marges d'amélioration. Par exemple, les critères d'attribution des bonus restent flous.
La société de conseil a notamment relevé que le bonus "élevé" de Bernard Arnault (2,2 millions d'euros) est resté "inchangé" en 2009 alors que deux des trois critères financiers servant à son calcul ont baissé. "La moitié du bonus repose sur des critères qualitatifs non transparents", conclut Proxinvest.
Autre préoccupation: la rémunération des présidents non exécutifs, qui échappe toujours au contrôle des actionnaires. Or ces rémunérations d'administrateur à caractère exceptionnel demeurent parmi les plus élevées en Europe avec 928.000 euros en moyenne par dirigeant du CAC 40 en 2009.
En comparaison, le salaire moyen des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) s'est établi en 2008 à 61.300 euros nets annuels, soit une hausse de 5,3 % par rapport à 2007, selon une étude de l'INSEE également publiée mardi. Un salaire qui augmente parallèlement à la taille de l'entreprise.
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