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Les pays membres du FMI se sont employés à surmonter leurs vives divergences sur l'économie mondiale

Les 187 nations du Fonds monétaire internationale ont admis samedi la gravité des flux de capitaux qui se déplacent à des fins spéculatives vers les pays en développement, alimentant la croissance et l'inflation.Elles ont que reconnu que ces poussées inflationnistes dans les économies émergentes comportaient aussi un risque pour les pays avancés.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI (archives) (AFP - Jean-Philippe Ksiazek)

Les 187 nations du Fonds monétaire internationale ont admis samedi la gravité des flux de capitaux qui se déplacent à des fins spéculatives vers les pays en développement, alimentant la croissance et l'inflation.

Elles ont que reconnu que ces poussées inflationnistes dans les économies émergentes comportaient aussi un risque pour les pays avancés.


"Le problème ne concerne pas seulement ces marchés en développement, mais c'est une inflation mondiale et peut-être un problème de taux d'intérêt", a déclaré le ministre des Finances de Singapour, Tharman Shanmugaratnam, qui préside le comité monétaire et financier du FMI.

D'un côté, les pays avancés qui se remettent à peine de la crise financière de 2007-2009 présentent un lourd endettement et des taux d'intérêt historiquement bas. De l'autre, les pays en développement sont exposés à un risque de surchauffe inflationniste.

"C'est l'un des moments politiques les plus difficiles, l'un des défis les plus complexes que j'ai eu à vivre", reconnaît Angel Gurria, qui dirige l'Organisation pour le coopération et le développement économique (OCDE).

Surveiller les politiques nationales
Bien sûr, certains pays émergents s'opposent à toute tentative d'encadrement de leur gestion des flux de capitaux. Pourtant, les membres du FMI ont estimé qu'il fallait surveiller les politiques nationales qui amènent des investisseurs en quête de profits élevés à orienter massivement des fonds vers d'autres pays émergents, "exportant" au pasasge de l'inflation.

Le FMI a approuvé au début du mois le recours à des contrôles de capitaux, naguère considéré comme une hérésie pour le libéralisme économique.

"Paradoxalement, certains des pays qui sont responsables de la plus grave crise depuis la Grande Dépression et n'ont pas encore réglé leurs propres problèmes montrent de l'empressement à prescrire des codes de conduite au reste du monde", dit le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega.

Dans un scénario noir, l'inflation dans le monde en développement se propagerait aux économies riches qui ploient déjà sous des déficits massifs. Cette généralisation de l'inflation renchérirait les coûts de l'emprunt et menacerait la reprise économique mondiale.

Le Brésil est l'un des pays qui a eu recours à des taxes pour freiner les entrées massives de capitaux. Mais ses taux d'intérêt parmi les plus élevés du monde (11,75%), censés "refroidir" la surchauffe économique, attirent au final encore plus de capitaux étrangers.

L'économie mondiale "reste vulnérable"
Dans son communiqué, le comité monétaire et financier international du conseil des gouverneurs du FMI note que l'économie mondiale "monte en régime" mais qu'elle "reste vulnérable" et exposée à des "risques considérables".

Réunis à Washington avant l'assemblée de printemps du FMI , les responsables économiques des pays du G20 ont décidé vendredi de repousser une décision sur le contrôle des capitaux.

La France, qui préside cette année ce groupe de pays avancés et émergents, veut parvenir à un accord pour le prochain sommet du G20, en novembre.

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