Appel à la responsabilisation ou texte très dangereux : la future loi sur les "fake news" divise aux Assises du journalisme
La proposition de loi sur les "fake news" voulue par Emmanuel Macron a fait l'objet de débats jeudi aux Assises du journalisme à Tours.
Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, est venue défendre jeudi 15 mars aux Assises du journalisme, à Tours, la future loi sur les "fake news". Le projet est loin de faire l'unanimité.
Un appel à la "responsabilisation", défend la ministre
Les députés En Marche ont donné leur feu vert mardi 13 mars au dépôt de la proposition de loi contre les fausses nouvelles, voulue par Emmanuel Macron. Il s'agit durant les périodes préélectorale et électorale de permettre à la justice de faire cesser en référé la diffusion de fausses informations.
"La loi que nous allons discuter s’attaque aujourd’hui à la problématique de la diffusion, à l’heure de la viralité de l’information sur les plateformes, a plaidé François Nyssen, la ministre de la Culture. C’est une loi qui appelle à la responsabilisation des plateformes."
Un gouvernement en arbitre, c'est "dangereux", estime Noël Mamère
Noël Mamère est de son côté intéressé à double titre par cette proposition de loi contre les fausses informations. L'écologiste a d'abord été journaliste, avant sa longue carrière d'élu. Puis en début d'année, retour à ses premières amours, Noël Mamère a fait un passage éclair à la rédaction de la webtélévision pro-Mélenchon, Le Média.
Pour l'écologiste "cette loi sur les 'fake news' est peut-être pétrie de bonnes intentions, mais elle peut être dangereuse. Je pense qu’il faudrait se contenter de la loi de 1881 qui protège bien, estime Noël Mamère. Je pense que c’est très dangereux quand un gouvernement se mêle, non pas de ce qui ne le regarde pas, mais se mêle de faire l’arbitre et surtout quand il donne ce rôle à un juge."
Inscrire "contrôle" et "information" dans une même loi, ce n'est pas possible, estime Thomas Sotto
Enfin, pour certains professionnels de l'information, cette proposition de loi contre les "fake news" reprend des arguments peu convaincants. Par exemple, le journaliste de France 2 Thomas Sotto estime que certaines notions sont antinomiques. "Il y a des mots qui me gênent, je ne veux pas avoir dans une loi 'contrôle' et 'information'". Ainsi, pour le le présentateur de Complément d'enquête, "même si les intentions sont bonnes, cette dénomination n’est pas possible". Mais conclut-il, je ne suis pas inquiet pour la censure en France."
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