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Après la suppression de la publicité début 2009, deuxième acte ce lundi avec la mise en place du statut unique

Les enjeux sont énormes. Les chaînes France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO ne forment plus qu'une seule entité qui pilote l'ensemble des fonctionnalités: rédactions, ressources humaines, unités de programmes...Mais aucune naissance n'a lieu sans douleur. Ce changement de statut a engendré des mois de négociations âpres avec les syndicats.
Article rédigé par Angel Herrero Lucas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (AFP Stéphane de Sakutin)

Les enjeux sont énormes. Les chaînes France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO ne forment plus qu'une seule entité qui pilote l'ensemble des fonctionnalités: rédactions, ressources humaines, unités de programmes...

Mais aucune naissance n'a lieu sans douleur. Ce changement de statut a engendré des mois de négociations âpres avec les syndicats.

Parmi les 11.000 salariés du groupe public, beaucoup craignent de profonds changements de leurs affectations.

Autre dilemme social, trouver un compromis permettant d'instaurer une seule convention collective pour l'ensemble des salariés car chaque chaîne jouait jusqu'à aujourd'hui selon ses propres règles. France 3 et RFO qui comptent 8.000 salariés à eux seuls, bénéficient par exemple du régime le plus favorable. Il sera donc difficile pour eux d'abandonner leurs acquis. Pourtant les partenaires sociaux vont devoir se mettre d'accord avant le 7 juin, date légale butoir pour la fin des négociations, dictée par la loi sur l'audiovisuel de mars 2009. Faute d'accord, on appliquera la convention de la holding France Télévisions, moins favorable aux chaînes.

Les syndicats sont donc déjà sur les starting-block. A l'appel de la CGT, un préavis de grève a été déposé pour cet après-midi à 14h. Il fait suite à l'avis négatif rendu le 18 décembre dernier par le Comité central d'entreprise de France Télévisions sur la réorganisation du groupe. Avec 10 élus, la CGT, majoritaire, a voté contre la réorganisation, alors que les 9 autres syndicats (SNJ, CFDT, CFE-CGC et Sud) n'ont même pas pris part au vote estimant "ne pas avoir été suffisamment informés". Pour Jean-François Téaldi, délégué CGT, la réorganisation "se fait sur le dos de France 3 et des régions". Le syndicaliste annonce par conséquent que les salariés vont "mettre l'enjeu public de France 3 au centre de la campagne pour les élections régionales". Du côté de la présidence, tout autre son de cloche. Patrick de Carolis, PDG du groupe, s'est félicité "de la bonne qualité du dialogue social".

Cette confrontation entre les syndicats et la présidence risque de rendre difficile le plan volontaire de départs de 900 personnes que la direction a promis a l'Etat d'ici à 2012 pour dégager près de 70 millions d'euros d'économies.

Révolution numérique
Au coeur de cette refonte, deux enjeux majeurs. Adapter le groupe au numérique et faire triompher France Télévisions comme marque unique.

Le passage au numérique impose aux rédactions de se préparer à travailler pour une diffusion des contenus sur les supports interactifs. Le Figaro n'hésite pas à dire que si la transformation en "média global" a été décrétée, "les chaînes continueront de travailler durablement comme... des chaînes de télévision avec une organisation encore très éloignée de celle du monde des nouvelles technologies".

L'autre enjeu majeur est le marketing du groupe qui va être bouleversé. L'objectif est de passer à une unique marque "France Télévisions". Or, chaque chaîne a développé au cours du temps une identité propre, très ancrée chez les téléspectateurs. France 2 = 1re chaîne du groupe, France 3: chaînes des régions, France 5: chaîne de documentaire, etc. Certains craignent donc un message standardisé et brouillon.

France Télévisions se trouve donc à l'aube d'une révolution interne considérable qui doit faire ses preuves très vite.

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