Commission d'enquête sur la TNT : un député LFI signale à la justice un "mensonge" des dirigeants du groupe Canal+

Après un incident sur CNews où l'avortement avait été qualifié de "première cause de mortalité dans le monde", le directeur de la rédaction de la chaîne a assuré qu'il menait des "investigations pour savoir s'il [y] a eu une erreur". Le député LFI Aurélien Saintoul assure qu'il n'a pas pu recueillir les éléments prouvant la tenue d'une enquête.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Aurélien Saintoul, député LFI, à l'Assemblée nationale, le 13 février 2023, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le député LFI Aurélien Saintoul a annoncé mardi 14 mai qu'il allait signaler à la justice un "mensonge" des dirigeants du groupe Canal+ lors de la commission d'enquête sur les fréquences TV, après un incident sur CNews où l'avortement avait été qualifié de "première cause de mortalité dans le monde". La chaîne, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, avait présenté ses excuses après la diffusion à deux reprises en février de cette infographie polémique dans le talk-show religieux du dimanche "En quête d'esprit".

Dans le cadre d'une audition le 29 février par la commission d'enquête parlementaire sur la TNT dont Aurélien Saintoul est le rapporteur, le directeur de la rédaction de CNews, Serge Nedjar, avait assuré sous serment : "Nous sommes en train d'investiguer pour savoir s'il [y] a eu une erreur ou un peu plus. Nous avons plusieurs pistes." Le député LFI demandé par la suite que "tous les éléments de l'enquête annoncée lui soient communiqués". "En l'absence de réponse satisfaisante", il a effectué "un contrôle sur pièces et sur place au sein du groupe Canal+", a-t-il expliqué dans son rapport de commission d'enquête.

"Mentir sous serment relève d'un délit"

"Aujourd'hui, je n'ai pas les éléments matériels qui me permettraient d'établir qu'il y a bien eu une enquête interne", a déclaré l'élu des Hauts-de-Seine devant la presse. "Mentir sous serment relève d'un délit", a-t-il souligné, indiquant en saisir la justice. De plus, le député insoumis reproduit dans son rapport un message d'alerte d'un juriste interne adressé aux dirigeants de la chaîne et du groupe en amont des diffusions, mettant en garde sur l'"obligation de traitement honnête de l'information" dans cette séquence sur l'IVG.

Après l'incident à l'antenne, le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, avait saisi un rapporteur indépendant en vue d'une possible sanction de CNews, deuxième chaîne d'information en continu. Aurélien Saintoul compte faire un second signalement concernant le groupe Canal+, qui "implique une victime", a-t-il dit sans autre précision. Resserrer les contrôles des chaînes à toutes les étapes, muscler le gendarme de l'audiovisuel : la commission d'enquête sur l'attribution des fréquences TNT a livré ses recommandations mardi, en pleine remise en jeu de celles de C8 et CNews.

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