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Crise à i-Télé : quatre moments marquants en une semaine de grève

En grève depuis huit jours, les salariés de la chaîne d'information en continu ont décidé, lundi 24 octobre, de reconduire leur mouvement.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Des salariés de la chaîne d'information i-Télé, en grève, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 19 octobre 2016.  (MAXPPP)

C'est le plus long conflit de l'histoire de la chaîne. Pour le huitième jour consécutif, les salariés d'i-Télé ont décidé, lundi 24 octobre en fin de matinée, de reconduire leur grève jusqu'à mardi 11h30, à 85% des votants.

Les grévistes réclament le départ de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée". Les journalistes demandent en outre une charte éthique pour garantir leur indépendance vis-à-vis de leur principal actionnaire, Vincent Bolloré, et davantage de moyens pour relancer la chaîne, lourdement déficitaire.

Alors que certains appellent à un nouveau rassemblement, mardi, à 13 heures, devant le siège de la chaîne, voici un résumé des moments clés de cette grève entamée le 17 octobre.

Un rassemblement devant le siège de la chaîne

Le message est écrit noir sur blanc. "#jesoutiensiTELE" : le 19 octobre, les grévistes brandissent des pancartes avec ce mot d'ordre, lors d'un rassemblement devant le siège de la chaîne, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Ce hashtag (mot-dièse) a été lancé sur les réseaux sociaux quatre jours auparavant.

Les grévistes ne sont pas seuls. Des politiques, comme Benoît Hamon ou Roselyne Bachelot – ex-ministre et aujourd'hui animatrice télé –, et des journalistes médiatiques, comme Bruce Toussaint, Patrick Cohen et Laurent Joffrin, se sont déplacés pour afficher leur solidarité avec la rédaction d'i-Télé. Un soutien de la part de personnalités qui se poursuit depuis sur les réseaux sociaux.

Des annonceurs qui zappent l'émission de Jean-Marc Morandini

Le même jour, plusieurs annonceurs demandent de ne plus apparaître pendant le "Morandini Live", l'émission de l'animateur controversé, imposée par Vincent Bolloré. La marque de jus de fruit Innocent, puis Axa et la Banque populaire ne veulent plus figurer dans les créneaux horaires de l'émission.

Un déménagement impromptu

Des affaires personnelles de journalistes jetées dans une benne à ordures. La tension monte encore d'un cran parmi les salariés le 22 octobre, en raison d'un déménagement jugé brutal des bureaux d'i-Télé. Cette réorganisation était prévue dans le cadre du rapprochement des rédactions du groupe Bolloré, afin de faire de la place pour les journalistes de Direct Matin.

Les salariés, en colère, vivent ce geste, mené "en pleine grève", "comme une provocation". La direction évoque, elle, une erreur de la part des déménageurs, intervenus trop tôt. "[Ils] n'avaient pas l'instruction de mettre les affaires de qui que ce soit à la poubelle."

La suspension de l'émission de Jean-Marc Morandini

Lundi, nouveau rebondissement du côté de la direction. Dans un bref communiqué, elle annonce "la suspension", "pour des raisons opérationnelles", de l'émission. "Morandini Live" était le seul programme diffusé en direct depuis le premier jour de la grève. Mais la direction assure qu'il "reprendra dès l'arrêt de cette grève".

"C'est une suspension, pas un retrait, et plutôt par manque de moyens techniques. Rien n'a bougé, la direction reste sourde à nos revendications", commente un responsable syndical. "Si on arrêtait la grève, Morandini serait sur l'antenne dès ce soir alors que, justement, on fait la grève pour demander son retrait !" s'indigne-t-il, en soulignant le caractère paradoxal de la décision.

"Cette annonce ne change rien, c'est même un cocktail Molotov", fustige un journaliste peu avant le début d'une nouvelle AG des salariés, lundi vers 17 heures. D'autres parlent de "situation hallucinante", voire de "coup tordu". "La grève continue. Nos revendications restent les mêmes", tweetent des grévistes. Mardi sera le neuvième jour de grève consécutif.

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