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France Télévisions se supprime la publicité

Le conseil d'administration de France Télévisions a adopté une résolution supprimant la publicité sur les antennes dès le 5 janvier, comme le demandait le gouvernement. Selon le syndicat CGT, le groupe serait déficitaire de 135 millions d'euros en 2009.
Article rédigé par franceinfo
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Patrick de Carolis avait choisi le “ni oui ni non”. Au gouvernement qui lui demandait d'annoncer lui-même la suppression de la publicité sur les antennes de son groupe, le président de France Télévisions avait répondu qu'il soumettrait plutôt la question au vote de son conseil d'administration. C'est chose faite et le conseil a tranché pour le oui.
_ La publicité, si l'on en croit le communiqué du syndicat, est donc bannie des antennes de France Télévisions - sauf RFO - entre 20 h et 6 h du matin à partir du 5 janvier.

Les grilles de programmes à partir du 5 janvier 2009, préparées de longue date, tiennent déjà compte de la suppression de la publicité. Elles “ne peuvent plus être modifiées au risque de déstabiliser à la fois l'entreprise et son public”, précise le groupe de télévision dans un communiqué publié ce midi.

Le vote du conseil d'administration anticipe donc celui du parlement. L'ordre aurait dû être inversé, mais la bataille d'amendements livrée par les opposants au texte a retardé le vote de l'Assemblée nationale qui n'a eu lieu que vendredi. Du coup, le Sénat ne se saisira du dossier que le 7 janvier. Trop tard pour le gouvernement et le président de la République, pour qui il y avait urgence.
_ Par contre, l'opposition parlementaire monte au créneau : “Vous escamotez le Parlement, vous humiliez le Sénat !”, accuse le Vert Noël Mamère, l'un des plus ardents opposants à la mesure. “La loi viendra donner toute sa solennité à cette mesure”, a répondu la ministre de la culture, Christine Albanel.

Quant aux 450 millions d'euros prévus pour compenser le manque à gagner, ils sont d'ors et déjà inscrits dans la loi de finances 2009. Mais la somme est déjà insuffisante, puisque, selon un communiqué de la CGT, le conseil a annoncé une aggravation du déficit. Il devrait être de 135 millions d'euros en 2009, contre 116 millions d'euros pour 2008. La direction confirme à demi-mot, en coupant le problème en deux. Elle fait état d'un trou de 94 millions, donc en amélioration, mais augmenté d'un déficit de 40 millions à cause du “passage à l'entreprise commune”.

Grégoire Lecalot, avec agences

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