Journalistes convoqués par la DGSI : "On ouvre une boîte de Pandore, si un journaliste qui révèle une information peut être convoqué"
Jacques Monin, directeur de la cellule investigation de Radio France, a toutefois expliqué, mercredi sur franceinfo, qu'il fallait garder la tête froide, car on ne connaît pas l'issue de ces convocations.
Au total, cinq journalistes ont été convoqués à la DGSI en l’espace de quelques semaines. "Ce qui est en train de se passer est assez préoccupant et inquiétant", a réagi Jacques Monin, mercredi 22 mai sur franceinfo. Pour le directeur de la cellule investigation de Radio France, il faut toutefois "garder la tête froide", car on ne connaît pas encore l’issue de ces convocations.
Si l’affaire s’arrête là, chacun est dans son rôle, rentre chez soi et fait son boulot. S’il s’agit d’être poursuivi, là c’est autre chose.
Jacques Moninà franceinfo
La dernière convocation en date concerne la journaliste du Monde, Ariane Chemin. Elle sera entendue le mercredi 29 mai par la DGSI, suite à ses articles sur l’affaire Benalla. "Si dès qu’un journaliste révèle une information sur une enquête judiciaire ouverte, il est ensuite convoqué pour répondre de la manière dont il a travaillé et dont il a obtenu des informations, là cela devient relativement grave", a déclaré Jacques Monin.
Pour le journaliste, il faut prendre du recul sur ces différentes convocations, car elles concernent des affaires très différentes. "Ariane Chemin n’a rien violé du tout. Nous, à la cellule investigation de Radio France on a clairement compromis le secret défense [armes au Yémen] et on l’assume, car on estimait que c’était d’utilité publique." Si ces convocations deviennent systématiques, alors selon Jacques Monin, "on ouvre une boîte de Pandore, où demain parce qu’un journaliste révèle une information sur n’importe quel sujet, il peut se retrouver devant la police".
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