Grève générale à Lagardère, qui veut vendre un tiers de ses magazines
Le groupe de presse souhaite se recentrer autour de ses marques phares telles que "Elle", "Paris Match" et "Télé 7 jours".
Le groupe Lagardère veut se recentrer sur ses magazines phares. Le leader de la presse magazine a annoncé, jeudi 17 octobre, la mise en vente d'un tiers de ses titres. Parmi les publications dont le groupe veut se séparer : Première, Psychologies, Auto Moto, Campagne et décoration, Le Journal de la maison, Maison & travaux, Mon Jardin ma maison, Union et Pariscope.
"Ces titres cédés sont de grande qualité, ils ont des équipes hautement professionnelles. Mais Lagardère Active doit impérativement resserrer son portefeuille pour concentrer ses efforts d'investissement", a justifié la direction devant le comité d'entreprise de HFA, la structure presse magazine, et celui de la régie du groupe.
Grève générale à partir de lundi
En réaction, les salariés du groupe de presse Lagardère Active, réunis en assemblée générale, ont voté une grève générale avec blocage de la sortie des magazines à partir de lundi. Les titres mis en vente représentent 10% des effectifs de Lagardère Active, qui employait au 31 décembre 3 740 salariés, dont 1 102 journalistes.
Ces mises en vente et la vaste réorganisation sont imputables "à la rupture radicale provoquée par le numérique" à laquelle est confronté Lagardère, affirme le groupe. "Le choix de concentrer nos forces sur nos vaisseaux amiraux doit s'accompagner d'une stratégie de développement de ces marques phares", écrit par ailleurs Denis Olivennes, président du directoire de Lagardère Active, dans une lettre aux salariés. Le groupe a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 1,014 milliard d'euros (14% du chiffre d'affaires du groupe Lagardère).
Dans un contexte de recul des recettes publicitaires, Lagardère va donc se recentrer "sur ses marques les plus puissantes" telles que Elle, Paris Match et Télé 7 jours.
Réorganisation autour de cinq pôles
Le projet de réorganisation prévoit un regroupement de la vingtaine de titres en cinq "univers" incluant version papier et numérique : "Féminin haut de gamme" (Elle, ses déclinaisons et ses licences à l'international ainsi que Art et Décoration), "Actualité" (Le Journal du Dimanche, Paris Match et Version Fémina), "Grand public" (France Dimanche, Ici Paris, Télé 7 Jours, Telé 7 Jeux), "Divertissement" (Public et les sites T7J, Plurimedia, TV Replay, BilletReduc, ainsi que les développements numériques de Première et de Pariscope, dont seules les versions papier sont à vendre), et un dernier pôle "Familial" (le site Doctissimo, Info Bébés, Parents).
Parmi les 10 magazines que Lagardère Active a décidé de mettre en vente, ceux qui ne trouveront pas preneur seront fermés, a indiqué Denis Olivennes aux salariés. "Si – ce qui n'est pas notre perspective – nous n'arrivions pas à céder certains de ces titres, nous n'aurions d'autre choix que de les fermer", écrit-il dans une lettre aux salariés. Les 10 titres visés emploient environ 350 personnes.
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