Le cinéaste Jafar Panahi condamné en appel à six ans de prison
A 51 ans, il est l'un des cinéastes les plus réputés de la “nouvelle vague” iranienne et l'un des plus connus à l'étranger. En mars 2010 Jafar Panahi avait été arrêté et emprisonné pendant trois mois avant d'être condamné en décembre pour “activités contre la sécurité nationale et propagande contre le régime”. Il avait alors fait appel.
La confirmation de la peine en appel remonte à deux semaines mais elle n'a pas été annoncée officiellement par la justice. La famille du cinéaste a précisé qu'elle n'avait pas encore été appliquée et qu'il demeurait “libre pour le moment”.
En décembre, il avait été condamné en compagnie du réalisateur Mohammad Rasoulof avec qui il réalisait un film sur les manifestations qui avaient suivi la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
_ Mais alors que la peine de Jafar Panahi a été confirmée, celle de Mohammad Rasoulof a été réduite à un an de prison.
Un jugement dénoncé
Leur condamnation avait provoqué la mobilisation de la communauté internationale. Plusieurs festivals comme celui de Cannes, où il aurait dû faire partie du jury en 2010, ou celui de la Mostra de Venise, lui avait dédié une chaise vide. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, avait jugé la décision “incompatible avec les engagements internationaux de l'Iran sur les droits de l'Homme”.
Le verdict de décembre avait aussi été critiqué par l'exécutif iranien en désaccord avec l'autorité judiciaire, dominée par la ligne dure du régime. En janvier 2010 le directeur de cabinet de Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré que “le gouvernement et le président n'approuvent pas la condamnation”.
Cette annonce intervient alors que le dernier film de Jafar Panahi Ceci n'est pas un film, réalisé avec Mojtaba Mirtahmasb, est sorti en France le 28 septembre. Il y raconte une journée dans sa vie de réalisateur interdit de film et reclus chez lui.
Anne-Laure Poisson, avec agences
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