Le gouvernement annonce vouloir vendre le magazine "60 Millions de consommateurs"
Le magazine emploie une cinquantaine de personnes. L'Etat a annoncé, lundi 18 novembre, vouloir "trouver un repreneur" pour 60 Millions de consommateurs, édité par l'Institut national de la consommation (INC) depuis 1970. L'objectif est de "faire bénéficier le magazine de moyens et d'une expertise nouvelle, qui lui permettront d'attirer de nouveaux lecteurs", a précisé le cabinet de la secrétaire d'Etat à la consommation, Laurence Garnier. Pour l'heure, aucun repreneur n'a été identifié.
"La pérennité du titre passe par un repreneur professionnel et expert du secteur, capable notamment d'investir dans le numérique et d'impulser une nouvelle stratégie marketing et commerciale", ajoute le cabinet de Laurence Garnier. Celui-ci observe que le magazine rencontre "depuis plusieurs années" des "difficultés majeures", avec un nombre d'abonnés passés de 140 000 en 2019 à 76 000 en 2024, et "un déficit persistant depuis sept ans, qui a épuisé sa trésorerie".
Une annonce "désastreuse"
Point non négligeable, dans un contexte de recherche d'économies pour l'Etat, "cette évolution du statut du magazine contribuera par ailleurs à optimiser l'utilisation des deniers publics". Un rapport parlementaire en 2022 mentionnait déjà une "baisse progressive du montant de subventions" à l'INC entre 2012 et 2020, passé de 6,3 millions d'euros à 2,7 millions d'euros.
Pour les représentants des salariés, c'est la "sidération". Début novembre, ils avaient appelé le Premier ministre à poursuivre dans la voie choisie par le gouvernement dirigé par Gabriel Attal, celle d'un "scénario de rebond de l'INC" via un "abondement financier de l'Etat à hauteur de 3,2 millions d'euros". L'annonce de lundi "est désastreuse car elle affaiblira considérablement l'information experte indépendante au service des consommateurs, laissant davantage de place aux monologues sponsorisés des influenceurs et aux fake news sur les problèmes de consommation", s'inquiètent les représentants des salariés, regrettant que "l'intérêt public est rarement rentable financièrement".
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