Le journaliste Charles Enderlin prend sa retraite après plus de 30 ans à Jérusalem

Charles Enderlin rend ce lundi les clés de son bureau de Jérusalem à France 2 après 30 ans de correspondance en Israël et dans les territoires palestiniens.

Un très grand bonne chance à l'excellent Franck Genauzeau qui dés ce matin assure la couverture de l'actualité au bureau de Jérusalem

— Charles Enderlin (@Charles1045) August 17, 2015

Un reporter à l’opinion arrêtée

Ouvertement partisan de la création d’un Etat palestinien, le reporter est aujourd’hui pessimiste quant à son aboutissement.  A plusieurs reprises, il lui est arrivé de prêter son bureau à Jérusalem pour des rencontres secrètes entre les négociateurs. "Il y a près de 400.000 israéliens en Cisjordanie. Il sera très difficile d'en évacuer ne serait-ce que 10%. Aucun accord ne me parait possible. Il va falloir trouver une autre solution que la solution à deux Etats c’est-à-dire, une Palestine indépendante et viable aux côtés d’Israël“.

L’affaire Mohamed al Dura : une polémique qui a marqué sa carrière

En 2010, il revient dans le livre "Un enfant est mort" sur l’évènement le plus marquant de sa carrière : le décès en 2000 de Mohammed al-Dura, un palestinien de 12 ans touché par des balles israéliennes. Son reportage qui montre le jeune palestinien et son père pris entre les feux croisés de soldats israéliens et combattants palestiniens lance une polémique sur l’origine des tirs ayant tué le garçon. Il est alors menacé de mort et poursuivi. Au bout de 10 ans, la cour suprême finira par lui donner raison.

Une connaissance du terrain reconnue

A 70 ans, il prend sa retraite de la télévision, mais continuera de s’intéresser à l’actualité d’Israël via des documentaires et des livres ou encore son blog. Depuis 1991, il a écrit huit livres et réalisés cinq documentaires. Une occasion pour lui de revenir en profondeur sur les évènements traités en actualité. "Il faut constamment se remettre en question, et essayer de voir quels sont les changements profonds. Le danger, lorsque l'on est trop longtemps en poste dans un endroit, c’est de s'endormir, croire que l'on sait tout, que l'actualité ne change pas. En fait, tout change, souvent en profondeur".