"Le Parisien" se réorganise et abandonne ses neufs éditions départementales, remplacées par un cahier unique
"Le but de ce projet c'est de conquérir de nouveaux acheteurs par une offre éditoriale révisée, des acheteurs qui vont nous aider à financer notre transition digitale", explique Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien.
Pour tenter d'enrayer la baisse de ses ventes et se renforcer dans le numérique, Le Parisien va réorganiser sa rédaction en remplaçant ses neuf éditions départementales par un cahier unique et lancer un plan de départs non contraints.
"Le but de ce projet c'est de conquérir de nouveaux acheteurs par une offre éditoriale révisée, des acheteurs qui vont nous aider à financer notre transition digitale", explique Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, précisant que le journal a perdu plus de 100 000 lecteurs en 5 ans.
Des difficultés financières accentuées par la crise sanitaire et par la liquidation du distributeur Presstalis, qui ont coûté au groupe plusieurs dizaine de millions d'euros. Les différentes mesures devraient permettre au journal d'économiser 9 millions d'euros sur une année pleine, de source syndicale.
Des rédactions départementales réduites de moitié
Le projet éditorial était toutefois en gestation bien avant le Covid, indique Pierre Louette. Il prévoit de "donner une plus grande résonance à l'information locale sur le numérique et dans un cahier unifié", selon un communiqué.
Les neuf rédactions départementales sont conservées mais réduites de moitié (elles passeront entre 9 et 14 journalistes aujourd'hui à entre 7 et 8) et le nouveau cahier unifié, baptisé Le Grand Parisien, sera édité avec neuf couvertures différentes.
Le journal teste ce format depuis le début de la crise sanitaire, où un cahier unique "Ile-de-France et Oise" remplace les éditions habituelles.
"Un projet lourd de conséquences"
Soutenus par plusieurs élus franciliens, les syndicats du journal se mobilisent depuis plusieurs jours contre une disparition de ces cahiers locaux pour lesquels travaillent 130 localiers. Une motion demandant leur maintien a été adoptée par les salariés qui organisent jeudi une assemblée générale.
"C'est un projet lourd de conséquences en termes de couverture de l'actualité locale", déplore Gwenaël Bourdon, élue SGJ-FO, qui alerte aussi sur le sort des pigistes."Le développement du support numérique et de l'effectif de ses services ne peut se faire au détriment du print. Dévitaliser le papier c'est courir à la catastrophe", déplore de son côté le SNJ-CGT.
"On a des lecteurs en ligne qui s'intéressent à l'information locale. On fera des papiers un peu moins nombreux, un peu plus approfondis et aussi de nature à générer de l'audience en ligne et à générer des abonnements", explique Pierre Louette.
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