Le service de paiement en ligne PayPal a décidé samedi de bloquer les transferts financiers au bénéfice de WikiLeaks
PayPal a justifié sa décision par sa "politique commerciale (...) qui interdit l'usage du service de paiement en ligne pour encourager, promouvoir ou faciliter toute activité illégale".
WikiLeaks a commencé ces derniers jours à publier une partie de 250.000 câbles diplomatiques américains, suscitant l'embarras dans de nombreuses capitales.
Les USA et d'autres gouvernements ont dit que la divulgation de ces notes diplomatiques enfreignait la loi de leurs pays.
Le site de WikiLeaks indésirable en France
OVH, l'hébergeur français de Wikileaks, a annoncé qu'il allait saisir un juge en référé sur la "légalité ou pas de ce site sur le territoire français", affirmant que "ce n'est pas au monde politique ni à OVH de demander ou de décider" de sa fermeture. Le site WikiLeaks est hébergé dans le nord de la France par le serveur OVH depuis le jeudi 2 décembre, après avoir été hébergé par le serveur américain Amazon.
Le ministère d'Eric Besson a indiqué vendredi avoir demandé au Conseil général de l'Industrie, de l'Energie et des Technologies (CGIET), d'indiquer au plus vite les moyens de mettre un terme à l'hébergement de WikiLeaks en France. "Cette situation n'est pas acceptable. La France ne peut héberger des sites internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique", affirme le ministre dans sa lettre, adressée au vice-président du CGIET.
Le site internet fondé par Julian Assange, qui a publié depuis dimanche plus de 250.000 télégrammes diplomatiques américains, a été interrompu pendant six heures dans la nuit de jeudi à vendredi. Wikileaks fonctionnait de nouveau samedi sur wikileaks.ch.
D'après une recherche menée sur le site "who.is", le propriétaire du nom de domaine "wikileaks.ch" est "le parti des pirates suisses", qui défend la légalisation du partage de fichiers sur Internet et la protection de la vie privée des internautes. Par ailleurs, le traçage d'adresse IP montrait que WikiLeaks, qui s'était fait expulser mercredi du serveur américain Amazon, restait hébergé vendredi matin en France, sur les serveurs de la société OVH, l'un des plus importants hébergeurs en Europe, ainsi qu'en Suède où un mandat d'arrêt international a été lancé contre Julien Assange, soupçonné de viol dans ce pays.
La traque de Julian Assange "semble" avoir des "motivations politiques", a estimé l'un de ses avocats, Mark Stephens, dimanche à Londres. Interrogé à la télévision britannique BBC, Me Stephens s'est dit "inquiet par les motivations politiques qui semblent être derrière" cette affaire.
Le service de paiement en ligne PayPal bloque le compte de WikiLeaks
Le service de paiement en ligne, basé aux Etats-Unis, a annoncé avoir bloqué les transferts financiers au bénéfice de WikiLeaks.
"PayPal a restreint de façon permanente l'accès au compte utilisé par WikiLeaks en raison de la politique commerciale de PayPal qui interdit l'usage du service de paiement en ligne pour encourager, promouvoir ou faciliter toute activité illégale", selon un communiqué. "Nous avons informé le propriétaire du compte de cette décision", ajoute le texte.
Attaques informatiques massives contre Wikileaks
Le fournisseur de noms de domaine EveryDNS.net avait annoncé auparavant dans un communiqué avoir interrompu son service à WikiLeaks après des attaques informatiques massives contre le site de révélations de documents secrets.
"EveryDNS.net a fourni un service de système de nom de domaine (DNS, domain name system) à www.wikileaks.org jusqu'à 22H00 EST (eastern standard time, soit 03H00 GMT), lorsque ce service a été interrompu", indique un communiqué sur le site d'EveryDNS.net. Le fournisseur explique dans un communiqué que les attaques "multiples de déni de service (DDOS)" contre le site "menaçaient la stabilité" de son infrastructure, qui fournit gratuitement le nom de domaine de 500.000 autres sites web.
Dans un message sur Twitter, a confirmé que son nom de domaine avait été désactivé par son fournisseur et appelé à des donations. "Domaine WikiLeaks.org tué par Américain everyDNS.net après allégations d'attaques massives", indique un message sur le compte Twitter du site. Mark Stephens, l'avocat londonien du fondateur du site Julian Assange, a parlé vendredi matin sur la BBC d'attaques "extrêmement sophistiquées" contre le site.
Wikileaks lance un appel aux dons
"RENFORCEZ-NOUS", continue le message sur , qui comprend un lien vers un site de donations.
Des entreprises comme EveryDNS.net fournissent des noms de domaine et les transforment en adresse IP. Lorsque le service est interrompu, le site est désactivé.
Julian Assange recherché par Interpol
Julian Assange, qui s'est volatilisé depuis le début des révélations faites par son site, est visé par un avis de recherche international d'Interpol dans le cadre d'une enquête pour "viol et agression sexuelle" en 2008 en Suède. Stockolm a indiqué vendredi soir avoir complété des éléments réclamés par la police britannique sur "la peine maximale de tous les crimes et délits du dossier", a indiqué une porte-parole du parquet.
Son avocat a affirmé que la police britannique et "les services de sécurité de divers pays" savaient où se trouvait son client, sans aller jusqu'à confirmer des informations de presse sur sa présence en Angleterre.
La Cour suprême suédoise a annoncé jeudi soir avoir refusé d'examiner le pourvoi de M. Assange contre son mandat d'arrêt, mettant un terme au dernier recours juridique de l'Australien de 39 ans.
Sa traque coïncide avec la publication par son site de milliers de notes diplomatiques américaines, qui ont exaspéré de nombreux pays et en premier lieu Washington, lequel le considère désormais comme l'ennemi public numéro 1.
Les Etats-Unis, qui ont qualifié d'"anarchiste" le fondateur de WikiLeaks, mettent tout en oeuvre pour l'arrêter. Des sénateurs américains ont ainsi annoncé qu'ils avaient déposé une proposition de loi pour faciliter les recours juridiques contre Julian Assange et son site. La Maison Blanche a ordonné vendredi aux organismes gouvernementaux américains de prendre des mesures pour que leurs employés ne disposant pas d'une autorisation en bonne et due forme ne puissent plus avoir accès à WikiLeaks depuis leurs ordinateurs professionnels.
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