Mediapart retire les enregistrements Bettencourt, ils trouvent refuge sur d'autres sites
Mediapart a donc appliqué la décision de justice du 4 juillet dernier. Le site d'information a retiré lundi soir tous les articles et les sons qui citent des extraits des enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt. Mais la parade a vite été trouvée, puisque tous ces contenus sont désormais hébergés sur d'autres sites d'info, comme Rue89, Arrêt sur images, Politis, Yagg, WefightCensorship ou encore lesoir.be, en Belgique.
"Atteinte à la vie privée"
"Nous appliquons ainsi l'arrêt de la cour d'appel de Versailles [...], dont Patrice de Maistre (l'ex-gestionnaire de Mme Bettencourt) a demandé l'exécution , explique Mediapart. Contrairement à deux décisions de justice précédentes, la cour a estimé que la publication de ces enregistrements porte atteinte à la vie privée. En attendant de saisir la Cour de cassation pour obtenir l'annulation de cet arrêt, les contenus de 72 articles ont donc été retirés ."
Début juillet, la Cour d'appel de Versailles avait condamné lepoint.fr et Mediapart à 20.000 euros de dommages et intérêts et au retrait, sous astreinte de 10.000 euros par jour de retard, de ces enregistrements. Le site d'information ne compte pas en rester là. Mediapart avait lancé il y a quelques jours un appel "Nous avons le droit de savoir ". Au total, 49.000 personnes ont signé cet appel, dont des parlementaires et des responsables politiques.
Limites de la justice
Sur son blog, le cofondateur de Mediapart, François Bonnet, estimait il y a quelques jours que "cette censure est un événement jamais vu dans notre pays depuis la naissance d'Internet et de l'information sur support numérique ". C'est aussi un jugement qui illustre les limites de la justice en la matière. Car depuis lundi, les contenus de Mediapart sont disponibles sur d'autres sites d'informations, sans que la justice ne puisse l'interdire.
Enfin, le site d'information a décidé de se pourvoir en cassation, mais ce recours n'est pas supensif. Alors pour éviter "par la destruction de nos contenus, une sanction finanière qui nous serait fatale " (10.000 euros par jour de retard), le site a décidé de les retirer en attendant la décision de la Cour de cassation.
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