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Sur Twitter, des internautes soutiennent les journalistes d'i-Télé opposés à l'arrivée de Jean-Marc Morandini

Le mot-dièse "#jesoutiensiTele" a fait son apparition samedi. Les journalistes de la chaîne d'info en continu protestent contre l'arrivée de l'animateur, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Le logo d'i-Télé, dans les locaux de la chaîne à Boulogne-Billancourt, le 9 décembre 2015.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"#jesoutiensiTele". Ce mot-dièse a fait son apparition, samedi 15 octobre, sur Twitter. Des internautes ont ainsi souhaité afficher leur solidarité avec les salariés de la chaîne d'information i-Télé, qui s'opposent à l'arrivée sur leur antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée". 

Vendredi, la direction d'i-Télé a proposé aux journalistes qui refusent de travailler avec lui de quitter la chaîne, contre une compensation financière. Ils pourront faire jouer une "clause de conscience", qui ouvre le droit à des indemnités, a précisé dans une lettre aux employés Jean-Christophe Thiéry, le directeur général de Canal+, la maison mère d'i-Télé. Une proposition qui a suscité la colère des journalistes, mais aussi de leurs confrères de médias concurrents, ainsi que des téléspectateurs. 

Le groupe Canal+ invoque le respect de la présomption d'innocence

Pour montrer son désaccord avec ses journalistes, le groupe Canal+ a tweeté samedi "#JesoutiensLaPrésomptiondInnocence", en réponse au mot dièse "#JesoutiensiTele". 

La direction d'I-Télé, qui soutient l'animateur, a maintenu son arrivée, prévue pour la semaine prochaine. Vendredi après-midi, il a tourné un pilote de son émission d'actualité des médias avec plusieurs journalistes extérieurs à la chaîne. Jean-Marc Morandini, déjà mis en retrait des plateaux de NRJ 12 et des matinales d'Europe 1, a demandé de son côté qu'on le "laisse travailler" sur son émission.

L'animateur est mis en examen dans une enquête pour corruption de mineurs, qui s'appuie sur les plaintes déposées par deux jeunes hommes, mineurs à l'époque des faits présumés. L'un aurait reçu des propositions sexuelles, l'autre aurait été invité à poser nu pour une séance de photos au domicile de l'animateur.

Des relations tendues entre rédaction et direction

Déjà orageuses depuis la reprise en main de la chaîne par Vincent Bolloré, les relations entre la rédaction et sa direction ne cessent de s'envenimer. A la fin juin, l'annonce d'importantes réductions d'effectif et de projets de publi-reportages avait provoqué une première grève. L'arrivée de Jean-Marc Morandini avait donné lieu à une réunion tendue avec le nouveau directeur de la chaîne, Serge Nedjar, et à une motion de défiance votée par 92% de la rédaction. 

Lundi, les salariés de la chaîne ont prévu de se réunir en assemblée générale sur l'opportunité d'une grève qui ne concernerait pas uniquement l'arrivée de Jean-Marc Morandini, mais aussi "le manque de moyens et l'absence de ligne éditoriale claire", a précisé la société des journalistes de la chaîne à l'AFP.

Une clause de conscience qui passe mal

Quant à la clause de conscience, elle est ouverte jusqu'au vendredi 21 octobre. Rarement utilisé, ce dispositif peut être invoqué par un salarié d'une entreprise de presse quand il se trouve dans "une situation de nature à porter atteinte à son honneur, à sa réputation ou, d'une manière générale, à ses intérêts moraux", selon le Code du travail.

Le syndicat SNJ-CGT a jugé "méprisante" dans un communiqué "la réponse de Vincent Bolloré", le patron de Canal+, tandis que le SNJ a vu dans cette clause "un non-sens juridique". "C'est aux journalistes de l'invoquer s'ils le souhaitent, et dans ce cas, que Vincent Bolloré mette juridiquement et financièrement ses paroles en acte", souligne le syndicat sur son site.

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