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Origine, sexe, handicap… Les plateformes de streaming bonnes élèves, selon l'Arcom

Pour la première fois, le régulateur français de l'audiovisuel et du numérique a élargi son étude sur cette question aux géants du streaming.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'Arcom a analysé les trente épisodes de séries et films les plus regardés de Netflix, Disney+ et Amazon Prime vidéo. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Davantage de personnes "perçues comme non blanches" à l'écran, une meilleure représentation des femmes… Les plateformes de streaming font figure de bonnes élèves en donnant "à voir une grande diversité" dans leurs fictions les plus populaires, selon un rapport annuel de l'Arcom, publié jeudi 13 juillet. Le régulateur français de l'audiovisuel et du numérique a élargi pour la première fois son étude sur cette question aux géants du streaming, en analysant les trente épisodes de séries et films les plus regardés de Netflix, Disney+ et Amazon Prime vidéo.

Parmi ces personnes "perçues comme non blanches", l'Arcom recense celles qui sont "noires", "arabes", "asiatiques", ainsi qu'une catégorie "autres" qui n'est pas explicitée. De Stranger Things à Grey's Anatomy en passant par Le seigneur des anneaux : les anneaux de pouvoir, les personnes "perçues comme non blanches" représentent ainsi presque la moitié des individus présents à l'écran (43%), relève l'Arcom.

S'ils reflètent "davantage les réalités sociales des Etats-Unis", ces contenus montrent que la mise en avant "très importante" d'une "diversité liée aux origines" n'influe pas sur leur popularité, insiste auprès de l'AFP Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l'Arcom chargée des questions de diversité. La représentation des femmes y atteint 44% des personnages à l'écran, avec toutefois une sous-représentation des 50-64 ans.

Peu d'évolution à la télévision

Du côté de l'audiovisuel français, où les programmes de 19 chaînes (TNT gratuite et Canal+) ont été scrutés pendant deux semaines, en mars et en octobre 2022, l'Arcom a constaté que la présence des personnes "perçues comme non blanches" "stagne à la télévision", avec une part atteignant 15% (+1 point par rapport à 2021).

Elle reste néanmoins "particulièrement basse sur les chaînes d'information en continu", où elle recule d'un point sur un an pour s'établir à 9%. Lorsque les personnes "perçues comme non blanches" sont présentes à l'écran, parfois dans des rôles principaux, elles sont "surreprésentées dans les rôles à connotation négative (20%) et sous-représentées dans les rôles à connotation positive" (10%, soit une diminution de 8 points sur un an), souligne l'Arcom.

De même, la présence des femmes stagne à la télé française (39%), alors qu'elles représentent près de 52% de la population française. Que la télévision soit représentative de la société est "un enjeu démocratique", a souligné l'Arcom, invitant les acteurs français de l'audiovisuel à "se saisir davantage" de ces enjeux. De son côté, Laurence Pécaut-Rivolier pointe même "un risque de détournement des écrans classiques pour aller vers les réseaux sociaux". En 2024, l'Arcom a annoncé qu'elle intégrera "un nouveau critère au sein du baromètre relatif à la corpulence".

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