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Refus de la gratuité pour LCI : les gagnants et les perdants après la décision du CSA

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a refusé la gratuité à la chaîne d'information mardi. A qui profite cette décision ? Quelles sont ses conséquences ?

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Les locaux de la chaîne d'information LCI, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), mardi 29 juillet 2014.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"La question de la survie de LCI est posée." Invité du 20 heures de TF1, Nonce Paolini, patron du groupe qui comprend aussi la chaîne d'information LCI, a réagi à la décision rendue mardi 29 juillet par le Conseil supérieur de l'audiovisuel : l'organisme a refusé le passage des chaînes LCI, Paris Première et Planète+ à la TNT gratuite. Le CSA invoque principalement la fragilité du marché publicitaire et de plusieurs chaînes gratuites, que menacerait l'arrivée de concurrents.

Concernant la chaîne d'info de TF1, il s'agit plus particulièrement de ne pas destabiliser BFMTV et i-Télé, deux autres chaînes d'information en continue, alors que "l'une est arrivée récemment à l'équilibre et [que] la seconde connaît un déficit d'exploitation".

A qui profite ce refus de la gratuité à la chaîne de TF1 ? Quelles sont ses conséquences ? Alors que Nonce Paolini a indiqué que TF1 étudiait toutes les voies de recours, Francetv info revient sur les enjeux de cette décision du CSA.

Ceux qui se félicitent de la décision

Alain Weill, l'actionnaire principal de BFMTV, avait annoncé qu'il déposerait un recours devant le Conseil d'Etat si le CSA autorisait le basculement en gratuit de LCI, sa concurrente, expliquait Le Point avant le verdict. Cela ne sera pas nécessaire. Après la décision de ne pas autoriser le passage en clair des trois chaînes candidates, l'Association des chaînes indépendantes s'est félicitée de ce choix. L'ACI, qui regroupe L'Equipe 21, Numéro 23, Gulli, BFMTV, RMC Découverte, NRJ12 et Chérie 25, a salué "le courage et l'indépendance du CSA" dans un communiqué.

Le président de l'association, François Morinière, a estimé que le CSA avait reconnu "ainsi le rôle des acteurs indépendants, qui contribuent grandement à la pluralité du paysage audiovisuel", ajoutant que l'organe de régulation des médias, "garant de la diversification des opérateurs, [était] donc cohérent avec sa ligne de conduite depuis plus de dix ans".

Dans la foulée de la décision du CSA, vers 15h40, le prix de l'action NextRadioTV, maison mère de BFMTV, a fortement grimpé, remarquent Les Echos. Il atteint les 25 euros à 16 heures, contre 23 euros une heure plus tôt. Le pic s'observe pile au moment de l'annonce du Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Ceux qui s'inquiètent du sort de plus de 200 emplois

"Dans le cas où il n'y a plus de modèle économique, la  question de sa survie est posée bien sûr", a confirmé Nonce Paolini au 20 heures de TF1. "Jusqu'au 31 décembre 2014, nous honorerons le contrat, après, nous verrons avec les partenaires sociaux, nous échangerons, et prendrons des décisions, les moins dramatiques possibles notamment sur le plan social", a expliqué le président du groupe. 

A l'antenne de LCI, quelques minutes après l'annonce de la décision du CSA, le patron de la chaîne, Eric Revel, avait lui aussi fait part de sa "colère" et de sa "tristesse", s'interrogeant sur la légitimité de l'organisme quant à "décider du sort d'une entreprise privée, qui plus est, une chaine d'information". Car plus de 200 emplois sont en jeu, assure la chaîne.

Sur Twitter, les réactions des journalistes de la chaîne ainsi que de leurs confrères de TF1 temoignent de l'inquiétude au sein du groupe face à l'avenir des salariés de LCI. En effet, dès 2011, TF1 avait tout bonnement menacé de fermer LCI dans le cas ou la chaîne ne devenait pas gratuite, rappelle France Info.

Ceux qui se manifestent pour sauver la chaîne

Le 21 juillet, BFMTV et i-Télé avaient proposé au CSA d'embaucher les deux tiers des journalistes de LCI (sur la base de 103 CDI) au cas où le Conseil supérieur de l'audiovisuel refuserait de laisser la chaîne d'info passer en gratuit et que TF1 déciderait de la fermer, comme le rapporte Le Nouvel Obs

Mardi, le patron de NextRadioTV (BFMTV), Alain Weill, a répété son offre, soulignent Les Echos. Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du groupe Le Monde et actionnaires majoritaires du Nouvel Obs, ont confirmé à l'AFP leur intérêt pour le rachat de LCI. Sans attendre l'avis du CSA, ils s'étaient dit prêts "à formaliser une offre de reprise dans un délai court" si TF1 décidait effectivement de fermer sa chaîne d'information.

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