Suite de la grève à Presstalis contre la mise en place du plan d'économies, qui perturbe la distribution des quotidiens
Des ouvriers du Livre de Presstalis (ex-NMPP) sont à l'origine du blocage qui touche tous les titres depuis mercredi.
Contrairement à la veille, le centre de Gonesse (Val d'Oise) n'a pas été totalement bloqué jeudi et le tiers Nord de la France, dont Paris, a pu être servi en journaux. Le Figaro et France Soir n'ont été diffusés que partiellement.
Dans la journée de jeudi, la direction de France Soir a annoncé qu'il ne paraîtra vendredi en réponse aux actions du syndicats du Livre. Motif: "France Soir ne peut-être pris en otage par une minorité et nous tenons à montrer l'absurdité du comportement de quelques personnes", a déclaré Christiane Vulvert, directrice générale du journal.
Dans l'Hexagone, la distribution des quotidiens est organisée autour de six zones géographiques de diffusion. Sur les cinq autres zones de distribution, la situation était très contrastée jeudi. Ainsi, dans l'Est, qui dépend du centre de Nancy, la situation semble la plus difficile, à l'instar du Grand Ouest et du Sud-Est, selon les propos d'un porte-parole de Presstalis.
Les actions de blocages ont été menées essentiellement par le Syndicat général du livre et de la communication écrite, une des composantes du Syndicat du livre, majoritaire chez Presstalis, et qui assure notamment la maintenance des imprimeries et le départ des journaux à la sortie des rotatives. Les grévistes protestent contre la mise en place prévue en janvier du plan d'économies de Presstalis et particulièrement le non-renouvellement, au centre de Gonesse, de certains contrats à durée déterminée de personnels chargés initialement du lancement de l'activité de ce nouveau centre de traitement.
Chez Presstalis, on rétorque que ces embauches temporaires n'avaient pas vocation à être pérennisées.
La principale société chargée de la distribution de la presse, s'est lancé fin 2007 dans un vaste plan de modernisation, "Défi 2010", qui doit se traduire par des économies de l'ordre de 50 millions d'euros (soit 15% des charges) sur 2009 et 2010. Une partie de ces économies ont été réalisées notamment grâce au déménagement du siège (auparavant dans des locaux appartenant au groupe Lagardère), à des économies de frais généraux, à la fermeture de centres de production et à des départs de personnels qui avaient fait l'objet d'accords entre direction et partenaires sociaux. Les messageries pâtissent en outre de la crise de la presse écrite qui a essuyé un recul des ventes de journaux estimé à 7% en 2009. Presstalis est détenu à 51% par cinq coopératives d'éditeurs et à 49% par Hachette, qui en est l'opérateur.
Blocage du Monde: mouvement suspendu
Le Syndicat Général du Livre et de la Communication Ecrite (SGLCE-CGT) a suspendu mercredi le mouvement au Monde Imprimerie, après deux jours de non-parution du quotidien. "Les salariés du Monde Imprimerie ont décidé de suspendre leur mouvement, une réunion étant programmée vendredi 8 janvier entre le SGLCE et la direction du Monde au siège du SPQN" (Syndicat de la Presse quotidienne nationale), selon un communiqué syndical.
Mercredi, pour la deuxième journée consécutive, l'arrêt de travail d'une partie des ouvriers CGT de l'imprimerie d'Ivry du "Monde" a empêché la production de l'édition papier du quotidien daté du 7 janvier. Le quotidien complet est disponible gratuitement sur www.lemonde.fr.
Dans un communiqué le conseil de gérance de la société des rédacteurs du Monde (SRM) a déploré la non-parution du quotidien et appelé "les personnels de l'imprimerie à des modes d'action moins préjudiciables" à la collectivité. Le conseil estime "que cette non-parution affaiblit le groupe, ainsi que l'ensemble de ses personnels, et risque de nuire à son indépendance", selon le texte de la SRM.
La direction du Monde a annoncé son intention de vendre l'imprimerie à un groupe espagnol, souligne le syndicat qui rappelle son opposition à cette opération et ses craintes pour l'emploi. Les personnels en grève sont ceux de la maintenance et de l'expédition. Les rotativistes ne sont pas partie au conflit.
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