Tareq Oubrou : "L’intention de ces caricatures c’est l’apaisement"
"La peur et l’ignorance sont deux ennemis qu’il faut combattre par l’explication et saisir cette occasion pour s’ouvrir davantage aux autres et chercher les mots pour remplacer la violence, " déclare Tareq Oubrou, imam et recteur de la Mosquée de Bordeaux.
La radicalisation peut commencer très tôt et ce dès l’école. Une situation à laquelle il est important de faire attention et contre laquelle il faut lutter. "Nous devons être alerté par ce phénomène et le traiter de la maternelle jusqu’à l’âge adulte, soit par des programmes pédagogiques scolaires, par les médias, tout le monde doit être impliqué dans le dialogue, l’ouverture. "
"Il ne faut pas succomber à l’essentialisation"
"Tous les juifs ne se ressemblent pas, tous les musulmans ne se ressemblent pas. Nous adhérons à une République qui reconnaît des citoyens pas des communautés. Le crime d’une personne ne doit pas se répercuter sur sa communauté. Il faut considérer les gens en tant qu’individu. "
"La France n’est pas un pays raciste. La preuve c’est qu’elle accueille toutes les confessions, les populations, " explique Tareq Oubrou. "Si les gens ont peur c’est parce qu’ils ignorent cette présence de l’Islam. Pour lutter contre cette méconnaissance, il faut faire de la pédagogie et communiquer ", insiste le recteur de la Mosquée de Bordeaux.
Un appel au calme
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et l’'Union des organisations islamiques de France (UOIF) ont lancé un avertissement à la communauté musulmane. Ils demandent à ce que tout le monde garde son calme, "en évitant les réactions émotives" à la veille de la sortie de Charlie Hebdo .
Un message que partage Tareq Obrou : "Une caricature c’est une caricature. Nous sommes dans un pays libre et c’est grâce à cette liberté que les musulmans peuvent s’exprimer et pratiquer. Il ne faut pas scier la branche sur laquelle tout le monde est assis. Tout le monde à le droit de s’exprimer. "
"L’intention de ces caricatures c’est l’apaisement, c’est même un acte de gentillesse. Il faut voir la caricature au-delà du problème de la représentation du prophète en tant que tel. "
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