Télévision : "La création n'est pas morte", assure le directeur des antennes et des programmes de France Télévisions

Bien sûr que la télévision française, parfois accusée de conformisme, peut se réinventer, argumentent trois acteurs du secteur lors de la journée Médias en Seine.
Article rédigé par franceinfo
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Alexia Laroche-Joubert, de Banijay France, Stéphane Sitbon-Gomez, de France Télévisions et Gilles Freissinier, d'Arte France, invités de la table ronde "Audiovisuel : réinventer le divertissement et le programme culturel" lors de Médias en Seine, le 22 novembre 2023 à Radio France. (RADIO FRANCE / CHRISTOPHE ABRAMOWITZ)

Plus Belle la Vie bientôt de retour sur TF1, 11e saison de la Star Ac'… Le divertissement à la télévision tourne-t-il en rond ? Trois acteurs de la télévision française s'en défendent dans le cadre de l'événement Médias en Seine, organisé par Radio France, Les Échos et Le Parisien, mercredi 22 novembre 2023.

"Il est assez facile et confortable de se tourner vers des programmes anciens", concède Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes à France Télévisions, qui est fier de voir la série culte Plus Belle la vie bientôt diffusée sur TF1. Selon lui, "l'innovation et la prise de risque manquent à la télévision française". Il pointe néanmoins une contradiction : "il y a beaucoup de producteurs français mais peu de créativité".

Alexia Laroche-Joubert, présidente de Banijay France, invitée à Médias en Seine, le 22 novembre 2023 à Radio France. (RADIO FRANCE / CHRISTOPHE ABRAMOWITZ)

Est-ce à dire qu'on ne peut plus révolutionner la télévision ? "Je l'ai révolutionnée il y a 20 ans", rappelle Alexia Laroche-Joubert, productrice de télévision et présidente de Banijay France, avec Loft Story puis la Star Academy, premières émissions de téléréalité diffusées en France à partir de 2001. La Star Ac', dont une 11e saison vient de commencer, est une "madeleine de Proust" qui permet une "écoute conjointe réunissant plusieurs générations devant l'écran", se réjouit sa créatrice. Ces nouvelles versions, "c'est aussi de la création", insiste Alexia Laroche-Joubert, qui indique que le groupe de production audiovisuelle Banijay a des fonds d'aides en faveur de la création.

De nouveaux codes

"Nous avons des formats qui s'exportent, déclare Alexia Laroche-Joubert. Notre 'production value', c'est-à-dire la capacité à produire en France est la meilleure du monde", souligne-t-elle. "La modernisation du concours Miss France à la télévision, c'est une création qui a séduit une audience plus jeune, et faire des adaptations c'est important aussi", estime Alexia Laroche-Joubert.

De son côté, Arte France fait le pari, gagnant, d'une approche hybride sur différentes plateformes et s'inspire de formes nouvelles pour la télévision, comme les jeux vidéo. "On s'adresse à un public avec ses codes, ceux qu'il connaît, mais qui sont de nouveaux codes pour la télévision", explique Gilles Freissinier, directeur du développement du numérique à Arte France.

La télévision à l'aube d'une nouvelle ère ?

Le directeur des antennes et des programmes à France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, veut croire au début d'un cycle innovant avec la diffusion de programmes comme Drag Race France et Papotins ou l'arrivée du youtubeur Hugo Décrypte sur France 2. Selon lui, "on va chercher des choses qui existent dans la société mais qui n'ont pas encore de chambre d'échos comme peut offrir la télévision." Il voit deux tendances distinctes se dessiner pour plus tard : une classique qui s'appuie sur les recettes qui fonctionnent et une plus innovante qui voudrait que la télévision surprenne et prenne des risques. France Télévisions, en tant que groupe audiovisuel public, le peut. "La télévision est loin d'être morte dans sa capacité de création", assure Stéphane Sitbon-Gomez.

Les acteurs de la télévision pressentent bien un changement majeur à venir notamment avec le développement de l'intelligence artificielle. "L'IA va offrir de nouvelles perspectives de création", se réjouit Gilles Freissinier d'Arte France. Stéphane Sitbon-Gomez de France Télévisions n'a aucune idée d'à quoi ressemblera la télévision en 2030, mais une certitude "elle sera très différente de celle de 2023".

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