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Trois questions sur les états généraux de l'information lancés ce mardi

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, en 2022, ces états généraux dureront jusqu'à l'été 2024. Ils aboutiront à des propositions de modifications législatives ainsi qu'à des recommandations au secteur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Site des états généraux de l'information. (CAPTURE ECRAN)

Il s'agit d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022 : les états généraux de l'information sont enfin lancés mardi 3 octobre. À l’heure de la défiance envers les médias, l’objectif fixé est de garantir le droit à une information fiable pour tout le monde.

1 Qui est concerné par ces états généraux ?

Le sujet ne regarde pas uniquement les journalistes, au contraire, tous les citoyens sont concernés parce que s'il existe un droit d'informer, le droit d'être informé est tout aussi essentiel. Pour que l'information reste libre et indépendante, et donc que les Français retrouvent la confiance dans les médias, il faut tout remettre à plat.

Ces états généraux seront l'occasion d'écouter les attentes des citoyens, un grand tour de France va être organisé, chacun pourra s'exprimer et alimenter les conclusions que rendra le comité de pilotage, au plus tard en juin 2024. Les Français sont appelés à faire des propositions lors d'une consultation en ligne ouverte jusqu'au 12 novembre, accessible via le site etats-generaux-information.fr.

Outre cette participation citoyenne, les états généraux veulent impliquer les professionnels, qui pourront formuler leurs propositions. Des auditions seront organisées. Dans un communiqué commun, quatre syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT et FO) ont toutefois dit "craindre que ces états généraux ne se résument qu'à une nouvelle opération de communication", en exigeant d'y être associés.

2 Qui compose le comité de pilotage de ces états généraux ?

Ce comité indépendant est composé de cinq membres. Son président est Bruno Lasserre, de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada). Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) Christophe Deloire est, quant à lui, délégué général du comité de pilotage. Il y a aussi un ancien vice-président du Conseil d'État, une dirigeante de La Poste, une chercheuse et une inspectrice générale des finances. Tous travailleront en liaison avec la journaliste philippine Maria Ressa, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2021.

Ces états généraux doivent déboucher sur "des propositions concrètes" pour "garantir le droit à l'information à l'heure numérique", a espéré Christophe Deloire lors de la conférence de presse de lancement à Paris. Il y aura des recommandations et des propositions de mesures législatives, fiscales, budgétaires. "Nous proposerons" mais ce sera "au pouvoir politique de décider", a renchéri le président du comité Bruno Lasserre. Selon lui, il s'agit de s'inscrire dans le "temps long", ce qui "va susciter peut-être des impatiences".

3Quels seront les thèmes abordés ?

Le périmètre est très large. D'abord, il y a la lutte contre la désinformation et les fake news. La fiabilité des informations est un enjeu majeur à l'heure où les jeunes se ruent sur les réseaux sociaux. L'institut Reuters vient de publier une étude mondiale qui montre que 20% des 18-24 ans s'informent via TikTok. En France, le dernier baromètre Kantar-La Croix, paru en janvier, révélait que ces plateformes étaient la deuxième source quotidienne d'information des jeunes adultes, juste après les journaux télévisés. Les bouleversements technologiques seront aussi au cœur de ces états généraux de l'information. L'apparition de l'intelligence artificielle suscite à la fois fascination et inquiétude dans le secteur des médias.

>> Etats généraux de l'information : quatre questions sur le secret des sources, et les limites de cette protection accordée aux journalistes

Autre problématique, la mainmise des grandes fortunes sur les médias. Bolloré, Drahi, Lagardère, Dassault, Arnault, Kretinsky, Niel, Saadé, quelques milliardaires possèdent une ribambelle de quotidiens, chaînes de télévision ou stations de radio. "Si le gouvernement pouvait pousser une proposition de loi qui obligerait les actionnaires à demander l'avis des rédactions avant de nommer un directeur de la rédaction, je pense que ce serait une avancée notable", a notamment expliqué Louis Dreyfus président du directoire du groupe Le Monde sur franceinfo.

Car si l'investissement de ces grandes fortunes assure la pérennité financière des entreprises, en contrepartie il y a un risque d'interférence dans la ligne éditoriale. Il s'agissait d'ailleurs de la crainte des salariés du Journal du Dimanche, qui ont fait grève pendant 40 jours cet été pour protester (en vain) contre l'arrivée à la tête de la rédaction de Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs actuelles.

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