Pêche : les bateaux les plus destructeurs de l'environnement sont les plus subventionnés, selon une étude

D'après les chercheurs, les flotilles qui contribuent "de manière très forte" à la surexploitation des ressources et à l'abrasion des fonds marins touchent "sept fois plus de subventions par emploi".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bateau de pêche à Lorient (Morbihan), le 23 janvier 2024. (LOIC VENANCE / AFP)

Des bateaux destructeurs pour la mer. Les flottilles de pêche avec le pire impact environnemental sont aussi celles qui sont les plus subventionnées, selon une étude (PDF) publiée mercredi 24 janvier. "On est dans une situation absurde dans laquelle la société ne finance pas les bonnes flottilles", résume Didier Gascuel, professeur en écologie marine à l'Institut Agro Rennes-Angers et coauteur de l'étude.

En se basant sur des données publiques, les chercheurs ont dressé "la première évaluation multicritères de l'impact des flottilles de pêche", sur la base de dix indicateurs sociaux, économiques et environnementaux, s'est félicitée Claire Nouvian, présidente de l'association de défense des océans Bloom, qui a contribué à la mise en place du groupe de recherche.

Une situation paradoxale

La pêche au chalut de fond a ainsi une "très forte empreinte environnementale", en contribuant notamment "de manière très forte" à la surexploitation des ressources. Ces flottilles, qui dépensent beaucoup d'énergie pour racler les fonds marins, sont pourtant "les plus subventionnées", principalement via la détaxe du gazole pêche, selon l'étude.

"Les chalutiers industriels ne sont aujourd'hui rentables que grâce aux subventions, qui sont supérieures à leur excédent brut d'exploitation."

Didier Gascuel, auteur de l'étude

cité par l'AFP

A l'inverse, les flottilles utilisant les "arts dormants" (filets, lignes, casiers) obtiennent un bon bilan environnemental et un très bon bilan en termes de création d'emplois. Leur seul point noir concerne la capture d'espèces sensibles, comme les oiseaux marins ou les cétacés.

En outre, les chalutiers pélagiques industriels génèrent "10 fois moins d'emplois par tonne débarquée", que la flottille des filets, lignes et casiers côtiers "alors même qu'elle reçoit 7 fois plus de subventions par emploi", selon l'étude.

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