Philippe Dessertine (institut des hautes finances) : "les pouvoirs publics doivent engager une action politique radicale"

La diabolisation des marchés, les spéculateurs qui déstabilisent l'économie mondiale, les agences de notation qui jouent aux apprentis sorciers, Philippe Dessertine, directeur de l'institut des hautes finances n'y croit pas. Du moins pas cette fois.

Pour lui, ce matin, les investisseurs ne sont pas d'humeur à spéculer, à tester des options : “Ils ne le sentent pas bien, donc ils vendent”. Les marchés regardent les gouvernements et les dettes qui augmentent de plus en plus, rappelle-t-il. Il s'attriste du spectacle qu'ont donné les discussions “byzantines” et juge qu'en Europe aussi, les désaccords politiques pèsent trop sur les décisions stratégiques, et la rapidité à les mettre en œuvre. Selon lui, le coup de tonnerre de Standard & Poor's n'éclate pas dans un ciel serein : “Quand S&P dit que ce n'est pas assez, les marchés sont confortés dans leur analyse”.

La seule solution, estime-t-il, est la mobilisation générale : “La politique des petits pas doit cesser”, martèle-t-il en référence aux mesures prises où annoncées jusqu'ici par les pouvoirs publics. “On doit aller vers une action politique radicale”.

Il plaide pour une action massive, en particulier du côté de l'Europe. Il faut plus qu'un plan d'aide à la Grèce, avec l'Espagne et l'Italie, le problème est plus fort. Et pour lui, l'Allemagne et la France détiennent une des clés de cette crise. Eux seuls peuvent aider. Mais Berlin et Paris doivent donner des signes “plus vigoureux”.