Le brief éco. Vers un nouveau plan de relance pour l’économie française ?
Un deuxième plan de relance en France : la petite musique monte depuis que le président de la République, Emmanuel Macron, a évoqué cette option dans son récent entretien avec la presse régionale. Une semaine après, deux économistes font une proposition.
Jean Pisani-Ferry, l’architecte du programme économique de la campagne d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2017, et Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI (Fonds monétaire international), signent un article sur le site de la revue universitaire Le Grand Continent. Pisani-Ferry et Blanchard proposent de compléter l’actuel plan de relance français, ce qui, de fait, reviendrait à en créer un nouveau d’environ 50 à 60 milliards d’euros.
Pour l’instant, le plan français s’élève à 100 milliards d’euros mais c’est insuffisant à leurs yeux pour sortir totalement indemne de la crise. Ils prennent appui sur les calculs du ministère de l’Economie : Bercy estime qu'environ de 45 milliards d’euros de PIB (richesse produite) perdus depuis le début de la pandémie ne seront jamais récupérés. Une pure perte récemment signalée à Bruxelles par Paris, et à laquelle Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard ne veulent pas se résigner.
Ne pas suivre l’exemple de Joe Biden
Il s’agit de dépenser plus mais pas à la mode Joe Biden, avec ses trois plans déjà annoncés depuis son arrivée à la Maison Blanche. Des milliards de milliards de dollars dont les deux économistes critiquent le côté trop massif, générateur de surchauffe de l’économie. Biden veut rattraper l’Europe en matière de politique sociale et éducative, et il a fort à faire car les États-Unis sont loin d’être à notre niveau. En ce qui nous concerne, il s’agit d’aider les Français à consommer et les entreprises à gonfler leurs investissements pour retrouver fin 2023 le niveau d’avant-crise.
Bercy voit rouge
La proposition de Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard fait bondir au ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance. La priorité clairement affichée par le ministre Bruno Le Maire reste de dépenser les 100 milliards d’euros du plan actuel. Mais l’Elysée verrait bien les choses évoluer autrement. Le temps est-il venu d’en faire un peu plus pour accompagner la reprise ? Le débat est ouvert.
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