Plusieurs ministres des Finances, banquiers centraux et banquiers privés se sont réunis en privé samedi à Davos
Cet "échange de vues" portait sur la régulation du secteur financier et n'a pas donné lieu à des décisions, selon une source française.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde, le président de la BCE Jean-Claude Trichet, le chancelier de l'Echiquier britannique Alistair Darling y participaient notamment ainsi que des dirigeants de banques.
Aucun communiqué n'a été publié à l'issue de cette rencontre privée.
Le Forum économique mondial (WEF), qui s'est conclu samedi, s'est concentré cette année sur les mesures de régulation des marchés financiers.
Durant le Forum, banquiers et politiques se sont opposés sur la régulation bancaire mise en avant la semaine dernière de manière spectaculaire par le président américain Barack Obama, qui a annoncé vouloir réduire la taille des banques et les empêcher de mélanger l'activité de banque de dépôts et certaines opérations sur les marchés.
Le président français Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou mercredi lors du discours inaugural à Davos en dénonçant les dérives du capitalisme financier et "des comportements indécents qui ne seront plus tolérés par l'opinion publique".
Barney Frank, président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants américaine, qui a aussi participé à cette réunion, a jugé que les banquiers privés comprenaient le besoin de régulation. "Il va y avoir une régulation, ils comprennent cela. Nous sommes prêts à parler de la manière d'atteindre ce but", déclaré Barney Frank.
Le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle a cependant averti samedi que les projets de régulation bancaire ne devaient pas se faire "de façon isolée, au niveau national ou européen", mais dans le cadre du G20, pour éviter des législations nationales plus contraignantes que d'autres.
Présent également dans la station des Grisons, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI)Dominique Strauss-Kahn a prévenu que le rétablissement des finances publiques serait l'un des principaux problèmes pour l'économie mondiale.
"Nous allons être confrontés (à ce problème) pendant cinq, six ou sept ans, selon les pays", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, à propos des perspectives économiques pour 2010, M. Strauss-Kahn, dont l'organisation vient de relever ses prévisions de croissance pour le monde à 3,9%, s'est montré prudent comme beaucoup d'intervenants lors du Forum.
Les Etats se sont endettés pour sortir leur économie de la récession et doivent maintenant se préparer à revenir sur les mesures exceptionnelles et coûteuses.
"Il faut garder à l'esprit que cette croissance est encore fragile car une grande partie est soutenue par les fonds publics et la demande privée est encore faible", a encore expliqué Dominique Strauss-Kahn.
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