Pauvreté en France : "Une situation préoccupante qui s'enracine dans le pays", dénonce la Fédération des acteurs de la solidarité

D'après le baromètre annuel du Secours populaire publié jeudi, la précarité des Français augmente en 2024.
Article rédigé par franceinfo
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Des sans-abris dorment dans des tentes de fortune aux abords de la gare d'Austerlitz à Paris, le 4 juin 2024. (PIERRICK DELOBELLE / MAXPPP)

"Plus de 10 millions de personnes sont en situation de précarité et de pauvreté, que ce soit pour l'alimentation, le logement et l'hébergement. C'est une situation extrêmement préoccupante qui s'enracine dans le pays", dénonce sur franceinfo jeudi 12 septembre Pascal Brice, président de la Fas, la Fédération des acteurs de la solidarité, après la publication du baromètre annuel du Secours populaire.

Selon cette étude, un Français se considère pauvre avec moins de 1 396 euros par mois (+19 euros par rapport à 2023), soit presque autant que le Smic à 2 euros près (1 398 euros net par mois). Elle constate que la précarité augmente en France en 2024. "Une précarité en milieu rural et urbain qui s'installe et concerne 40% de la population", selon Pascal Brice.

Sur la perception de cette précarité, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité "fustige la sensation de culpabilité qui s'installe dans le débat public". Pour lui, "on entend de plus en plus de discours et d'actes de politiques publiques qui tendent à faire croire que la solution pour celles et ceux qui ne vont pas bien c'est de taper, de stigmatiser celles et ceux qui vont encore moins bien, les plus pauvres, les plus précaires, les bénéficiaires du RSA, les étrangers en situation de précarité."

Un courrier envoyé au nouveau Premier ministre

"Ce que nous demandons et c'est le sens du courrier que je viens d'envoyer à Michel Barnier, le Premier ministre", c'est que "l'on cesse de stigmatiser mais de considérer que la solidarité doit s'exercer vers toutes celles et ceux qui en ont besoin dans ce pays". Pascal Brice appelle "à relever les minima sociaux et il faut que s'engage sous forte pression gouvernementale une prise de responsabilités des employeurs qui doivent rémunérer beaucoup plus correctement des gens qui vivent dans la pauvreté".

Pascal Brice met l'accent sur "les associations" qui "ont besoin d'être soutenues elles aussi face à cette précarité qui s'accroît. Elles sont dans des situations extrêmement difficiles sur le plan financier et il est temps que le gouvernement prenne la mesure de la fragilisation de nos associations qui sont confrontées à ces situations de la vie".

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