Renault et PSA Peugeot Citroën vont rembourser un milliard d'euros chacun à l'Etat
Cette somme correspond à la deuxième tranche du prêt de six milliards que leur avait accordé le gouvernement pendant la crise.
"J'y vois le signe que notre industrie automobile va mieux, et que l'action déterminée de l'Etat a porté ses fruits", a déclaré jeudi soir Eric Besson, ministre de l'Industrie.
PSA et Renault ont bénéficié en 2009 de prêts de l'Etat de 6 milliards d'euros (3 milliards pour chaque groupe) pour les aider dans la crise financière, en contrepartie notamment d'engagements sur la non-fermeture d'usines en France. La branche automobile assure en France un emploi sur dix, directement et indirectement.
L'aide de l'Etat s'était également illustrée par l'instauration d'une prime à la casse.
Le calendrier initial prévoyait un début de remboursement à partir de 2011, l'opération devant s'étaler jusqu'à 2014. Mais les groupes automobiles ont annoncé en septembre le remboursement anticipé d'une première tranche d'un millard d'euros chacun.
Ils ont ensuite annoncé récemment qu'ils solderaient totalement leur dette cette année, en remboursant les deux dernières tranches en février puis en avril.
L'Etat engrange plus de 650 millions d'euros
Ces remboursements sont facilités par le redressement des résultats des deux groupes en 2010. PSA Peugeot Citroën a en effet dégagé un bénéfice net de 1,13 milliard d'euros en 2010 après deux années de pertes. Renault a enregistré l'an dernier un bénéfice net de 3,42 milliards d'euros, après une année 2009 dans le rouge.
"Des taux d'intérêt volontairement élevés, proches de 6,8%, les incitaient à rembourser rapidement", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. "Mais cette avance montre surtout que les constructeurs ont restauré leur situation industrielle et financière", ajoute-t-on de même source.
Grâce à ces prêts, l'Etat aura engrangé au total plus de 650 millions d'euros, selon Bercy.
"Les contreparties industrielles vont perdurer pendant tout la durée du contrat, même si les constructeurs remboursent par anticipation: ils se sont engagés à ne pas réduire la production en France et à ne pas réduire un certain nombre de site sur le territoire", assure-t-on dans l'entourage de Mme Lagarde.
Eric Besson estime également que "le dispositif de prêts accordés à Renault et PSA s'inscrit dans un ensemble beaucoup plus large destiné à soutenir toute la filière", comprenant notamment la prime à la casse et le "fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA)".
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