Reportage "Ça a amélioré mon chiffre" : les kiosquiers parisiens soulagés de pouvoir diversifier leur activité

Face au ralentissement de leurs ventes, les kiosquiers parisiens sont autorisés à varier leurs activités pour rester à flots, entre vente de café, de casquettes et affranchissement de colis.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un kiosque, dans le 12e arrondissement de Paris, qui vend des services de La Poste. (CAMILLE MARIGAUX / RADIO FRANCE)

Les kiosques à journaux font partie du paysage parisien, sauf que les ventes de journaux sont en baisse, faute de lecteurs. Pour ne pas complètement disparaître, la mairie de Paris autorise depuis le début de l'été les 356 kiosques ouverts dans la capitale à diversifier leur activité. Ce nouveau règlement, entré en vigueur mi-juillet, leur permet entre autres de profiter de la période des Jeux olympiques et paralympiques. 

Les kiosquiers doivent consacrer deux tiers de leur espace à la presse, un pourcentage de plus en plus compliqué à tenir. Thierry Gbolovi le sait bien, au milieu des journaux et des cartes postales, il a installé une machine à café. Désormais, ce kiosquier peut aussi vendre des vêtements et des accessoires aux couleurs des Jeux de Paris. "J'ai vendu quelques t-shirts des Jeux olympiques, des casquettes, des mascottes, ça a amélioré mon chiffre", assure-t-il.

Il vend aussi de la parapharmacie, comme des brosses à dents. Ces nouveaux produits, hors presse, représentent 50% de chiffre d'affaires en plus en juillet et Thierry Gbolovi compte en profiter après les Jeux. "Le t-shirt et la casquette, qui sont à 20 euros, je n'hésiterai pas à les mettre à 25 euros dès que les JO vont passer. Je suis limité dans l'espace, il faut que la place me rapporte quelque chose."

Des kiosques qui font bureaux de Poste

Comme une dizaine d'autres kiosquiers parisiens depuis deux mois, Thierry fait aussi bureau de poste. Une expérimentation qui lui permet, par exemple, d'affranchir du courrier. "Ici, il y a beaucoup de bureaux, explique-t-il, et il y a eu quelques recommandés. Quand ils [les employés de bureau] vont revenir à la rentrée, je sais que ça va vraiment prendre de l'ampleur."

"Il faut diversifier, sinon ils ne s'en sortent pas."

Brigitte, une cliente

à franceinfo

Kiosquier depuis 11 ans, Samad Algurd attend aussi la rentrée. Mais pour lui, le célèbre logo jaune et bleu représente de toute façon un atout de plus. En passant, les clients peuvent voir "un journal ou un magazine qui les intéressent, et l'acheter". "Ça va augmenter pour la rentrée, veut-il croire, parce qu'on n'est pas connu pour faire La Poste." Une nouvelle casquette qui plaît à Brigitte, venue acheter son journal. "Je vois qu'il y a une balance pour peser, ça peut être pratique."

Un kiosque sur huit est vacant à Paris

Une diversification nécessaire au secteur, car "les kiosquiers sont des travailleurs indépendants qui représentent 60% des parts de marché de la presse papier à Paris", rappelle Marc Bollaert, directeur du réseau Mediakiosk, une filiale de JCDecaux, spécialisée dans l’implantation et la gestion des kiosques de presse. "Si on veut maintenir ce réseau de kiosquiers, il faut les accompagner pour qu'ils gagnent leur vie de manière mieux répartie qu'auparavant". 

Aujourd'hui, un kiosque parisien sur huit est vacant selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, l'adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce. "On est obligés de chercher de nouveaux kiosquiers et ce n'est pas simple, car les revenus ne sont pas à la hauteur pour qu'un jeune puisse s'installer comme kiosquier.

"L'objet de ces évolutions, c'est que ces kiosques restent ouverts, attractifs et permettent de vendre toujours de la presse."

Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce

à franceinfo

Et en septembre, Samad Algurd proposera même des jeux à gratter. Un autre partenariat testé avec la Française des Jeux. De quoi lui permettre, peut-être, de dégager davantage qu'un smic et de garder son associé. 

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