Retards SNCF : une réunion sur les rails
Principal reproche: l'accumulation d'importants retards ces dernières semaines, sans lien avec les intempéries. Le 2 janvier, une incroyable erreur a envoyé sur Rennes des voyageurs allant à Nantes et vice-versa. Une semaine plus tôt, l'épopée du Strasbourg-Port Bou avait tourné au drame national.
_ L'enchaînement exceptionnel de contretemps, qui a fait subir un énorme retard de 15 heures aux 600 passagers du train parti de Strasbourg dans la nuit du 26 au 27 décembre en direction de Port Bou et Nice, résume bien les maux dont souffre la SNCF.
La médiatisation de l'affaire a amené la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, à demander des sanctions.
La SNCF, qui a publié un rapport concluant qu'il aurait mieux valu ne pas faire partir le train, a admis “des erreurs humaines” mais “récusé des fautes personnelles qui méritent des sanctions”.
_ L'affaire a mis en lumière des faiblesses critiquées par les syndicats: suppression des personnels de renfort, spécialisation des tâches de plus en plus poussée qui fait qu'une locomotive dédiée au fret ne peut plus remplacer une motrice voyageurs en panne ou que les conducteurs sont attachés à tel ou tel type de machine, et économies affectant la maintenance du matériel.
Fait nouveau: face aux retards à répétition, des usagers réagissent, et de plus en plus.
De nombreux clients de la SNCF n'hésitent plus à aller au tribunal, tandis qu'un mouvement de “grèves” d'abonnés s'est répandu dans le pays: ceux-ci refusent de présenter leur titre de transport au contrôleur, exigeant une ristourne sur leur abonnement, en compensation de tous les retards subis.
_ Cette fronde de voyageurs mécontents survient au moment où la SNCF doit augmenter les prix de ses billets, comme tous les ans. La hausse devrait se situer entre 2 et 3%, selon Mme Kosciusko-Morizet. Soit plus que l'inflation.
Un plan qualité pour 12 lignes “sensibles”
_ L'urgence est au rétablissement d'une situation acceptable pour les voyageurs sur douze“ lignes malades”, identifiées par Guillaume Pepy comme les plus problématiques.
Parmi les 12 lignes concernées, qui se caractérisent entre autres, dit la SNCF, par un trafic saturé, un matériel roulant en mauvais état et la “rigidité” de l'exploitation, se trouvent les RER A et D en région, les TER Lyon-Grenoble, Lyon-Dijon et Paris-Chartres-Le Mans, les Intercités et Téoz
Clermont-Ferrand-Paris et Tours-Orléans-Paris, ou encore le TGV Paris-Le Mans-Tours.
Sur cette dernière ligne, un conciliateur sera nommé très prochainement pour engager des discussions avec les abonnés.
Mikaël Roparz, avec agences
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