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"À 64 ans, je n'aurai pas envie d'être à leur place" : après six jours de grève des éboueurs à Paris, les poubelles s'entassent mais les commerçants restent solidaires

Cela fait six jours que les éboueurs de la capitale sont en grève pour protester contre la réforme des retraites. Alors, les déchets s'accumulent dans la capitale, et les rats commencent à pointer le bout de leur nez.
Article rédigé par franceinfo - Anna Jaujard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des déchets s'amoncellent porte de Saint-Cloud à Paris, le 11 mars 2023, à cause de la grève des éboueurs. (ANNA JAUJARD/RADIO FRANCE)

La terrasse de ce café du 16e arrondissement disparait presque derrière les poubelles qui s'accumulent. "C'est invraisemblable !", s'agace Françoise une habituée du lieu qui fait finalement demi-tour. "Le petit café, moi je vais vous dire, je rentre chez moi et je vais le prendre chez moi, ajoute-t-elle. Ce n'est pas très agréable quand même."

Cela fait déjà six jours que les éboueurs parisiens sont en grève, pour protester contre la réforme des retraites que le Sénat a adopté samedi 11 mars au bout de la nuit. Dix des vingt arrondissements que compte Paris voient donc les poubelles s'entasser sur les trottoirs.

La peur de la prolifération des rats

Mais ce qui inquiète le plus les commerçants, c'est l'arrivée des rats. Pour l'éviter, Xavier, boucher dans le 16e arrondissement, préfère stocker une partie de ses déchets dans une chambre froide. "Tout ce qui est os, suif et compagnie, je le garde en chambre froide et tout ce qui est carton, je le mets sur le trottoir, le plus proprement possible.", indique Xavier.

Plus loin, dans une autre boucherie près de la porte de Saint-Cloud, Nathan sait que les rongeurs ne sont pas loin. "J'ai commencé à en voir apparaitre. Ce qu'il me fait peur, c'est que les rats qu'on voit là-bas reviennent vers la boucherie. S'ils rentrent dans ma boutique, ça va être compliqué". Malgré sa situation, ce jeune boucher se montre compréhensif à l'égard du mouvement des éboueurs : "Je peux comprendre que ce soit un métier dur. À 64 ans, je n'aurai pas envie d'être à leur place."

Pour éviter que les déchets alimentaires ne stagnent trop, les éboueurs ont quand même assuré un service minimum, et sont passés deux fois cette semaine dans cette rue commerçante.

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