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D'où viennent les 72 000 euros reçus en 2019 par Laurent Pietraszewski, le nouveau "monsieur retraites" du gouvernement ?

Le nouveau secrétaire d'Etat a touché des indemnités d'un licenciement économique versées par le groupe Auchan.

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Pietraszewski, nouveau secrétaire d'Etat en charge des Retraites, quitte l'Elysée, le 18 décembre 2019, à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

"Il n'y a absolument rien de caché, tout est légal", confie à franceinfo le directeur de la communication d'Auchan France. Depuis l'annonce de l'entrée au gouvernement de Laurent Pietraszewski, un détail sur la déclaration d'intérêts de l'ancien député du Nord à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a attiré l'attention. Le nouveau secrétaire d'Etat en charge des Retraites a déclaré 71 872 euros perçus en août-septembre 2019.

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Le groupe Auchan explique que le député était "en congé sabbatique depuis le 8 juillet 2017" et que cette rémunération "correspond à son indemnité de licenciement économique" intervenu en 2019. L'information est confirmée par le cabinet du nouveau secrétaire d'Etat : "Entre 2017 et 2019, il y a eu des réorganisations au sein de l’entreprise Auchan, qui a souhaité transférer son contrat dans une autre entité du groupe, ce que Laurent Pietraszewski a refusé." Le montant de 71 872 euros a été calculé en fonction "de son ancienneté et de sa rémunération", ajoute son cabinet.

Quatorze mois de salaire

L'indemnité correspond à environ quatorze mois de salaire. Dans sa déclaration de 2017, lors de son entrée au Palais-Bourbon, l'ancien responsable des ressources humaines du groupe de grande distribution a déclaré des revenus annuels oscillant autour de 60 000 euros net entre 2012 et 2016. Il avait ensuite rempli une déclaration rectificative en octobre, précisant l'indemnité consécutive à son licenciement.

Interrogé par franceinfo, Daniel Lebègue, ancien président de Transparency International France, ne voit rien à redire concernant cette indemnité de licenciement : "C'est une pratique courante dans les entreprises [plus de 300 000 départs sous cette forme en 2018] qui permet aux salariés de bénéficier de leurs indemnités contractuelles en fonction de leur ancienneté (...). Du point de vue de Transparency, je ne vois pas ce qu'il y aurait de critiquable."

Les employeurs comme les syndicats sont parfaitement au fait de ces pratiques, qu'ils ont eux-mêmes mis en place et qu'ils encouragent les salariés à utiliser.

Daniel Lebègue, Transparency International France

à franceinfo

Chargé de remplacer le démissionnaire Jean-Paul Delevoye, rattrapé par une semaine de révélations sur ses activités parallèles et mandats non déclarés, Laurent Pietraszewski se serait bien passé de cette polémique le jour de son entrée au gouvernement. Ce spécialiste des questions sociales va devoir maintenant s'atteler à sa délicate mission : mener à son terme la très contestée réforme des retraites.

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