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La grève contre la réforme des retraites a-t-elle un impact sur la pollution de l'air en Ile-de-France ?

Le trafic routier représente plus de 50% des émissions de dioxyde d'azote et environ 25% des émissions de particules fines dans la région parisienne.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un embouteillage, le 16 décembre 2019 à Paris. (JULIETTE PAVY / HANS LUCAS / AFP)

Des transports en commun fermés, des kilomètres d'embouteillages inhabituels... La grève contre la réforme des retraites, fortement suivie à la SNCF et à la RATP, a profondément perturbé les déplacements quotidiens des Franciliens. Mais ces voitures supplémentaires sur les routes ont-elles eu un impact sur la qualité de l'air ? En Ile-de-France, le trafic routier représente en effet plus de 50% des émissions de dioxyde d'azote (NO2) et environ 25% des émissions de particules fines PM10 et PM2.5, explique AirParif, l'association chargée de mesurer la qualité de l'air dans la région.

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Pourtant, la grève n'a eu que très peu d'impact sur la pollution, qui est restée globalement faible depuis le début du mouvement le 5 décembre, comme le montrent les mesures d'AirParif. Depuis le début du mois, la pollution au dioxyde d'azote et aux particules fines a connu un pic le... 4 décembre, à la veille du mouvement social, comme vous pouvez le voir sur ce graphique, réalisé avec les données d'AirParif.

"La météo nettoie l'air"

Pour comprendre ce paradoxe, il faut regarder la météo, un paramètre essentiel de la qualité de l'air. Avec de la pluie, du vent et des températures plutôt douces pour la saison, la météo de ce mois de décembre en Ile-de-France est particulièrement favorable à une bonne qualité de l'air. "Les polluants sont balayés par le vent et lessivés par la pluie, explique Charlotte Songeur, ingénieure chez AirParif. La météo nettoie l'air." L'organisme avait prévu un épisode de pollution le 5 décembre, mais une circulation moindre qu'anticipé et des conditions météo légèrement plus favorables ont finalement permis de l'éviter.

Si les concentrations dans l'air restent faibles, les émissions de polluants et de gaz à effet de serre (CO2 et CH4) liées au trafic routier ont bien augmenté, comme le montrent ces chiffres d'AirParif calculés sur la période du 6 au 15 décembre. "Nous n'avons pas battu de record, mais nous avons calculé environ 5% d'émissions en plus [par rapport à la normale] sur la journée", poursuit Charlotte Songeur.

Cette bonne qualité de l'air devrait se maintenir dans les prochains jours. "Pour l’instant, on ne voit pas de dégradation arriver : il fait doux, il y a du vent, de la pluie", précise l'ingénieure. Mais si la pluie s'arrête et que les températures chutent, les concentrations risquent de grimper en flèche.

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