Dépôts pétroliers, ports, routes, trains… De nouvelles actions de blocage ont lieu à travers le pays contre la réforme des retraites
La France au ralenti. Plusieurs actions de blocage contre la réforme des retraites, touchant des dépôts pétroliers, des ports, des routes et des universités, se déroulent mercredi 22 mars à travers le pays. Au niveau national, la situation se dégrade légèrement dans les stations-service, avec 14,3% d'entre elles en pénurie d'au moins un type de carburant, contre 12% mardi, et 7,13% qui sont à sec, contre 6% mardi.
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Des dépôts pétroliers bloqués
Le dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens, dans le Var, a été bloqué entre 8 heures et 15 heures par des manifestants, a annoncé la préfecture du Var à l'AFP.
Deux actions simultanées de blocage sur deux ronds-points desservant deux dépôts pétroliers de la société Docks des pétroles d'Ambès ont par ailleurs été menées à Saint-Vincent-de-Paul et à Bassens, au nord de Bordeaux.
Plusieurs raffineries à l'arrêt
Seule une raffinerie TotalEnergies sur quatre est en fonctionnement en France, mercredi. Les deux raffineries d'Esso-ExxonMobil, elles, tournent encore : celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) fonctionne en débit minimal, celle de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), qui commençait à manquer de pétrole à raffiner, en a reçu lundi. Cependant, les expéditions de carburants restent bloquées dans les deux sites.
Dans le Sud-Est, les Alpes-Maritimes ont annoncé à leur tour un rationnement des quantités de carburant disponibles à la pompe, comme précédemment le Gard, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence ou le Var.
Des journées "ports morts" à Marseille et à Brest
Les ports de Marseille-Fos, l'un des plus importants de France, et de Brest étaient totalement bloqués dans le cadre d'une journée d'action "ports morts" à l'appel du syndicat CGT. "Tous les accès sont bloqués, les navires à quai ne peuvent pas être déchargés ni chargés et doivent attendre", a annoncé à l'AFP Alain Mistre, président de l'Union maritime et fluviale, qui regroupe les entreprises du port de Marseille. "Ceux qui sont en mer restent en rade".
A Brest, il n'y a "pas d'entrées, pas de sorties des camions", a expliqué Sébastien Léon, délégué syndical CGT des travailleurs portuaires. Cinq conteneurs, installés au moyen d'engins porteurs, bloquaient la voie d'accès au port brestois et les grévistes faisaient brûler des pneus et des palettes de bois.
Des routes fermées
Des feux de palettes et de pneus allumés par des manifestants ont conduit à la fermeture pendant plus de huit heures de l'A55 dans le sens Fos-Marseille, causant d'importants bouchons. L'A55 a été rouverte vers 15 heures, a annoncé la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
En Savoie, une centaine de manifestants ont mené deux opérations "péage gratuit" entre 7 heures et 9 heures sur l'A43 et l'A430 au niveau des péages de Chambéry Nord (sens Lyon-Chambéry) et de celui de Sainte-Hélène-sur-Isère.
A Saint-Nazaire, une centaine de manifestants ont commencé à bloquer le pont de Saint-Nazaire à 6 heures. Le département de Loire-Atlantique a annoncé avoir fermé en début de matinée ce pont à la circulation "dans les deux sens et pour une durée indéterminée".
Le trafic ferroviaire interrompu
Le trafic ferroviaire a été interrompu dans plusieurs gares du sud de la France après l'intrusion de manifestants sur les voies. A Toulouse, environ 300 cheminots, étudiants et autres opposants à la réforme des retraites ont bloqué pendant un peu plus d'une heure la gare Matabiau.
A la gare de Nice-Thiers, une centaine de manifestants ont envahi les voies vers 11h15, provoquant une interruption totale du trafic pendant une heure. Le trafic a été stoppé durant près de deux heures dans la matinée à Montpellier et pendant environ une heure à Nîmes.
Plusieurs universités bloquées par des étudiants
Sur le site de Bron de l'université Lyon 2, la direction de la faculté a annoncé qu'aucune activité n'aurait lieu ce mercredi, car "les conditions d'accueil des étudiants et personnels ne sont pas réunies". A Saint-Etienne, le blocage de l'université, qui a démarré lundi à l'appel du syndicat étudiant OSE (Organisation Solidarité étudiante), affilié à la CGT, a été étendu mercredi, une soixantaine d'étudiants en grève bloquent les accès à quatre sites.
Selon le syndicat Solidaires étudiants et la page Twitter de l'université de Lille, un site de l'université à Roubaix est bloqué, ainsi que le site de Sciences Po Lille, selon des étudiants et le directeur Pierre Mathiot.
Des barrages devant des usines d'incinération
A Paris, au 17e jour de la grève des éboueurs, les usines d'incinération d'Ivry-sur-Seine et d'Issy-les-Moulineaux étaient toujours bloquées, celle de Saint-Ouen fait l'objet d'un barrage filtrant et le site d'évacuation de Romainville a de nouveau été débloqué par les forces de l'ordre, selon le Syctom, qui gère les déchets ménagers dans l'agglomération parisienne. Dans la capitale, 9 500 tonnes d'ordures jonchent les trottoirs, selon la mairie.
A Lyon, huit camions à benne appartenant aux services techniques de la métropole ont été sabotés dans la nuit de mardi à mercredi, dans le 7e arrondissement, selon la métropole, qui évoque un possible lien avec le mouvement contre la réforme les retraites.
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