Réforme des retraites : Edouard Philippe "ferme" sur le système universel, mais "pas fermé" à la discussion
L'ensemble des syndicats ont exprimé leur colère après les annonces d'Edouard Philippe sur la future réforme des retraites.
Ce qu'il faut savoir
"Le gouvernement s'est moqué du monde", a réagi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, mercredi 11 décembre, après l'allocution d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites. "Le gouvernement veut individualiser le système de retraite (...). Tout le monde va travailler plus longtemps, c'est inacceptable !" a-t-il poursuivi. De son côté, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé que le gouvernement avait franchi une "ligne rouge" en fixant l'âge d'équilibre à 64 ans. Le Premier ministre a présenté le projet du gouvernement, qui prévoit une entrée en vigueur du système universel à points, remplaçant les 42 régimes spéciaux existant, en 2022, après une discussion en février à l'Assemblée. Suivez les réactions après les annonces du Premier ministre.
Les personnes nées avant 1975 ne sont pas concernées par la réforme. Edouard Philippe a précisé les contours et le calendrier de la réforme. Les personnes nées avant 1975 ne sont pas concernées par le futur système à points. Celles nées à partir de 1975 verront leur retraite calculée sur les deux systèmes (leur régime actuel jusqu'en 2025, le régime à points ensuite). La génération 2004, qui aura 18 ans en 2022, basculera elle à 100% dans le nouveau système. Certaines professions bénéficieront de dérogations : les policiers, pompiers et militaires bénéficieront d'aménagements, les enseignants verront le montant de leur pension "sanctuarisé", les personnels hospitaliers qui travaillent la nuit pourront partir plus tôt.
Un âge pivot fixé à 64 ans en 2027. "L'âge légal restera à 62 ans" pour le départ en retraite mais le futur système créera un "âge d'équilibre", a ajouté Edouard Philippe. "Pour atteindre l'âge d'équilibre de 64 ans en 2027, il nous faudra mettre en place un système de bonus-malus qui incitera les Français à travailler plus longtemps", a-t-il précisé, en affirmant qu'"avant le 1er janvier 2022", les responsables de la nouvelle gouvernance "auront à définir le bon système de bonus-malus pour aller vers ces 64 ans". Mais les personnes qui ont commencé à travailler tôt, "avant 20 ans", pourront "continuer de partir deux ans avant les autres", tout comme ceux "qui exercent des métiers usants", a-t-il promis.
La "ligne rouge franchie" selon la CFDT et l'Unsa. Les deux syndicats qui soutenaient la réforme sont insatisfaits de ces annonces. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, et le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, ont estimé qu'une "ligne rouge" était franchie avec la décision d'instaurer un âge pivot à 64 ans. La CFDT a ensuite appelé "à se mobiliser le 17 décembre". "Malgré [nos] alertes, le Premier ministre a imposé des mesures d'âge inutiles et injustes à travers l'instauration d'un 'âge d'équilibre' dès 2022", a écrit le syndicat. De son côté, le numéro 1 de la CGT, Philippe Martinez, a jugé que "le gouvernement [s'était moqué] du monde".
Septième journée de mobilisation. Après la grande journée de grève du 5 décembre et les manifestations du 10, cheminots de la SNCF et agents de la RATP sont toujours mobilisés pour la défense de leur régime de retraites. Ils ont été suivis également par des personnels hospitaliers, des enseignants ou des fonctionnaires de police... Ils dénoncent tous la réforme du gouvernement. La mobilisation, à l'appel des syndicats, CGT et FO en tête, se poursuit mercredi dans les transports. Suivez les perturbations en direct toute la journée.