Grève contre la réforme des retraites : la police recense 1,27 million de manifestants, les syndicats plus de 2,5 millions
Le nombre d'opposants au projet de réforme des retraites dans la rue était en hausse, mardi 31 janvier, que l'on se fie au décompte du ministère de l'Intérieur ou à celui des syndicats. Selon les remontées de la police, 1,27 million de personnes ont manifesté dans toute la France, alors qu'elles étaient 1,12 million le 19 janvier, pour la première journée de grève contre le projet du gouvernement. De son côté, l'intersyndicale a compté plus de 2,5 millions de participants – voire 2,8 millions pour la CGT. Loin des "plus de 2 millions" évoqués par Philippe Martinez, le leader du syndicat, deux semaines plus tôt.
L'affluence annoncée par l'Intérieur constitue même un record historique pour une manifestation syndicale, dépassant les cortèges opposés à une précédente réforme des retraites le 12 octobre 2010. Les syndicats, en revanche, ont déjà revendiqué des affluences plus importantes. "C'est une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d'années", a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, présent à Paris.
Le défilé parisien était également plus fourni mardi : 500 000 personnes y ont participé selon la CGT (contre 400 000 pour le précédent) et 87 000 d'après la préfecture de police (qui en comptait 80 000 le 19 janvier). Ce regain de mobilisation a été observé dans de nombreuses autres villes de France, dont Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille. Dans l'ensemble, ces manifestations se sont déroulées dans le calme, malgré quelques heurts qui ont donné lieu à 30 interpellations à Paris, 16 à Rennes et quatre à Nantes.
Borne dit entendre les "doutes"
Les huit principaux syndicats français ont décidé de prolonger le mouvement social. Réunis en début de soirée au siège de Force ouvrière, ils ont appelé à deux nouvelles dates de mobilisation, les mardi 7 et samedi 11 février. Des rendez-vous qui coïncident avec l'examen du projet de loi en séance publique à l'Assemblée nationale, du 6 au 17 février, et le début des vacances scolaires. "La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne à l'issue de cette deuxième journée de grève, renvoyant d'éventuelles modifications de la réforme au débat parlementaire.
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