Grève contre la réforme des retraites : si la CGT promet d'en avoir "encore sous la pédale", l'intersyndicale n'appelle pas à la grève reconductible
Et maintenant ? A l'issue d'une journée de mobilisation record, l'intersyndicale entend continuer à mettre la pression dans la rue et demande à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron pour qu'il retire une réforme des retraites dont le Sénat aborde mardi soir la mesure la plus controversée. L'Elysée n'a pas répondu directement à cette requête des syndicats et s'est contenté d'assurer que "la porte de l'exécutif est toujours restée ouverte" pour discuter de cette réforme phare chef de l'Etat.
>> Réforme des retraites : suivez la situation en direct
Reste que, si les syndicats avaient promis de mettre mardi la France "à l'arrêt", les taux de grévistes sont restés un peu en deçà des records pour cette nouvelle journée d'action. Mais les cortèges dans la rue ont dépassé le record de mobilisation établi le 31 janvier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et ceux de la CGT, égalisant ainsi le record d'octobre 2010 contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. L'intersyndicale a aussi envoyé un courrier à l'Élysée où elle demande à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron. "Si ce gouvernement n'est pas capable de reconnaître qu'il a fait une réforme régressive, brutale, de droite, et bien, adressons-nous à celui qui l'a pensée et l'a vendue lors des élections présidentielles : le président de la République. Un président, dans une démocratie, doit écouter son peuple et ses électeurs", dénonce Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT.
"On n'est pas à l'abri d'une surprise"
Fort de cela, le front syndical entend continuer le bras de fer. Dès mardi soir, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions : d'abord, samedi 11 mars, où les syndicats espèrent faire descendre dans la rue ceux qui travaillent en semaine et qui ne peuvent pas se permettre d'amputer leur salaire en faisant grève ; puis la semaine d'après, sans donner de date précise. Ce sera le jour où députés et sénateurs vont se retrouver en commission mixte paritaire pour se mettre d'accord sur le projet de loi.
Symbole que le front syndical est uni. Du moins en façade : ils divergent encore sur les appels à la grève reconductible. La CGT pousse en ce sens - et c'est déjà le cas dans plusieurs secteurs, comme la SNCF, les raffineries et les ports et chez les agents EDF, par exemple.
C'est un mode de mobilisation défendu aussi par Solidaires, mais pas par la CFDT, dont la secrétaire générale adjointe, Marylise Léon, rappelle que l'intersyndicale n'appelle pas à la grève reconductible. "On soutient, bien entendu, les secteurs qui se sont engagés dans d'autres modes de mobilisation. Par exemple, les cheminots sont engagés dans une grève reconductible et il n'est pas question de leur demander de faire différemment. L'idée est que l'on reste sur des décisions secteur par secteur. Ce n'est pas à nous, depuis Paris, d'un point de vue interprofessionnel, de décider de ce type d'action", assure Marylise Léon.
Des actions qui risquent donc de durer jusqu'au retrait du projet de loi : "On en a encore sous la pédale", promet ainsi la CGT. L'intersyndicale attend de voir désormais quelle sera l'ampleur de la mobilisation samedi et la semaine prochaine et espère une réaction du gouvernement. "On n'est pas à l'abri d'une surprise", veut croire la CFDT.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.