Guérilla parlementaire sur la réforme des retraites
Alors que les députés ont entamé l'examen de la réforme des retraites, près de 22 000 amendements ont été déposés. Une stratégie d'usure qui pourrait obliger Édouard Philippe à utiliser le 49.3.
Près de 22 000 amendements sur la réforme des retraites à examiner en neuf jours. Le calendrier est serré. Dans une salle de l'Assemblée nationale, la commission spéciale s'électrise. "Vous nous prenez pour des imbéciles et en plus vous vous moquez de nous", lance le député LFI du Nord Adrien Quatennens. Depuis lundi 3 février, les échanges fusent, principalement entre la majorité et La France insoumise.
"Cinq jours que je me fais pourrir"
La République en marche crie à l'obstruction irresponsable. La présidente LREM de la commission, Brigitte Bourguignon, s'insurge : "Ça fait cinq jours que je me fais pourrir (...) par des gens de votre formation politique. À chaque fois je me prends un tombereau d'insultes, c'est une honte, ce ne sont pas des méthodes". Dimanche 9 février, 17 articles sur 65 sont adoptés, 3 800 amendements examinés, 2 500 irrecevables, il en reste plus de 15 000. Le projet de loi doit être discuté dans l'hémicycle à partir du 17 février, mais cette stratégie d'usure pourrait obliger le Premier ministre Édouard Philippe à brandir l'article 49 alinéa 3 de la Constitution et donc un vote sans débat.
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