"Je préfère perdre 800 euros en une année de grève plutôt que 800 euros tous les mois quand je serai à la retraite", témoigne une professeure des écoles
Pour Haydée Leblanc, professeure des écoles, le compte est facile à faire.
Invitée de franceinfo mercredi 4 décembre, Haydée Leblanc, professeure des écoles à l’école Alain Détré à Abbeville dans la Somme et responsable syndicale Snuipp, se prépare à la grève. Elle se dit "prête à perdre 800 euros, en journées de grève pour l'avenir des solidarités dans ce pays". "Je préfère perdre 800 euros en une année de grève plutôt que 800 euros tous les mois quand je serais à la retraite. On va partir à la retraite à 64 ans, si on vit jusqu'à 84 ans, notre perte équivaut à 200 000 euros, une maison", a-t-elle ajouté.
Dans son école primaire, "l'école sera fermée, toute l'équipe est en grève : les enseignants, les dames de ménage, les cantinières, c'est vraiment du jamais vu", a-t-elle indiqué. À Abbeville dans la Somme, "il y aura 90% de grévistes et nous serons 70% à l'échelle du département". Seule revendication : "Le retrait pur et simple de ce projet de réforme mais on sait qu'on ne va pas l'obtenir en une journée et qu'on s'inscrit dans un mouvement sur la durée."
Aucune foi en les promesses de Jean-Michel Blanquer
Haydée Leblanc a dénoncé aussi les conditions de vie que certains enseignants subissent au quotidien. "On voit la condition salariale des enseignants se dégrader. Certains collègues me disent qu'ils ne vont plus en vacances. On a toute une partie de carrière où on est mal payés. Ce n'est que sur la fin qu'on est mieux payés. Et là [avec la réforme] on se retrouvera à un niveau de retraite équivalent à notre premier salaire c'est-à-dire 1400 euros." Selon les simulations des syndicats, certains enseignants pourraient perdre jusqu'à 900 euros de retraite par mois par rapport aux montants actuels. Le ministre de l'Éducation nationale a promis une revalorisation des salaires mais sans la chiffrer et le calcul devrait intégrer les primes et indemnités ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Concernant les déclarations de Jean Michel Blanquer sur le fait de ne pas pénaliser les enseignants, la responsable syndicale Snuipp considère que le ministre de l'Éducation nationale les a "menés en bateau sur le projet de loi de l'école de la confiance, nous on appelle ça l'école de la défiance."
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