"La retraite à 64 ans, je ne peux pas assumer ça" : une douzaine d’élus LR prêts à voter contre la réforme voulue par le gouvernement
"La retraite à 64 ans, je ne peux pas assumer ça", glisse un député LR, qui envisage de s’abstenir. "Il y a eu 8 000 manifestants dans ma petite ville", s'inquiète un de ses collègues qui ne pense pas voter non plus. D'autres, comme Aurélien Pradié, crient même haut et fort leur opposition. "Je ne soutiendrai pas une réforme des retraites qui ne respecterait pas celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt. Désormais, le gouvernement a deux choix : ou il campe sur cette position et cette réforme-là a de très grandes chances de ne jamais aboutir ; ou le gouvernement bouge sur cette question".
Plus les semaines passeront, plus les Français mesureront les injustices massives de l’actuelle réforme des retraites. Les femmes, les mères, ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans, ou avant 20 ans sans 5 trimestres validés. Les travailleurs.
— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) January 24, 2023
Sans justice, pas de réforme.
Sur la même ligne, Pierre-Henri Dumont biaise : tous Les Républicains auraient le même avis sur les limites de ce texte : "On est tous sur la même ligne. Simplement, certains estiment que le verre est à moitié plein, d’autres à moitié vide et on va essayer de le remplir en entier". Le député du Pas-de-Calais laisse entendre que son vote contre pourrait donc bien se transformer en vote pour si le texte est modifié.
Éric Ciotti ne doute pas de l'unité des LR
Quand le président du parti Éric Ciotti et le président du groupe Olivier Marleix posent des conditions auprès de la Première ministre, parlent-ils donc vraiment au nom des 62 députés Les Républicains ? Un cadre du groupe soupçonne une part de bluff dans ces dissensions pour faire plier le gouvernement ou pour exister médiatiquement.
Un peu agacé par le sujet, Éric Ciotti, qui faisaient ses vœux mardi aux parlementaires LR, assure que les lignes vont converger. "On est au début du processus, tempère-t-il. N’ayez pas de doutes sur l’unité de nos groupes au Sénat et à l’Assemblée nationale, sur la position de responsabilité que notre famille politique portera".
Les députés LR pourraient être sauvés par le gong : si l'examen du texte n'aboutit pas au bout de 20 jours, ils n'auront pas à voter en première lecture et le projet atterrira au Sénat.
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