Manifestation contre la réforme des retraites : les étudiants de l'ESJ Lille relâchés après leur interpellation
Les deux étudiants avaient été interpellés jeudi en marge de la manifestation à Lille contre la réforme des retraites. L'un d'eux fait l'objet d'une enquête préliminaire pour violences sur policiers.
Nous défendons ce droit pour les journalistes professionnels et pour les futurs journalistes. Les tentatives de restreindre ce droit par des intimidations ou des amendements législatifs ne sont pas acceptables. Nous les condamnons avec fermeté.Les deux étudiants de l'École supérieure de journalisme qui avaient été interpellés à Lille sont sortis de garde à vue vendredi 13 décembre en fin de matinée, a appris franceinfo auprès du parquet de Lille. L'un d'eux fait l'objet d'une enquête préliminaire pour violences sur policiers.
Ces étudiants de la filière post bac (académie ESJ Lille) ont été interpellés jeudi 12 décembre en marge de la manifestation lilloise contre le projet de réforme des retraites. L'un de ces étudiants a été interpellé en fin de manifestation. D'après ses camarades, il prenait des photos et est resté après l'ordre de dispersion de la manifestation. Le parquet précise qu'il a été placé en garde à vue du chef de violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, l'enquête se poursuit sous la forme préliminaire.
Rassemblement devant le commissariat
À la suite de cette première interpellation, un groupe d'une soixantaine d'étudiants s'est rassemblé devant le commissariat central de Lille pour réclamer la libération de leur camarade. "On s'est agenouillé devant le commissariat les mains en l'air, avec des slogans comme 'informer n'est pas un délit'", raconte l'un d'eux.
"On est resté une vingtaine de minutes avant que des policiers viennent nous demander de partir. Là, il y en a un qui m'a tiré en arrière, il m'a amené dans le commissariat, et j'ai été placé en garde à vue. J'ai eu droit à des remontrances du policier qui m'a expliqué pourquoi la presse faisait mal son travail", raconte le jeune homme de 18 ans.
Ce dernier a écopé d'un rappel à la loi pour "participation à un attroupement après sommations de dispersion", et une injonction de ne plus recommencer pendant six ans. Il considère que c'est un handicap pour son futur métier de journaliste : "je vais être cantonné à couvrir des manifs à 300 mètres avec un téléobjectif, ça va être compliqué pendant quelque temps".
L'ESJ Lille condamne "avec fermeté"
Dans une série de tweets, l'ESJ Lille a condamné "avec fermeté ces interpellations. "La liberté de prendre des photos lors de manifestation est un droit", a affirmé l'école lilloise. "Nous défendons ce droit pour les journalistes professionnels et pour les futurs journalistes. Les tentatives de restreindre ce droit par des intimidations ou des amendements législatifs ne sont pas acceptables. Nous les condamnons avec fermeté", a ajouté la direction.
La Conférence des écoles de journalisme appelle les étudiants en journalisme à se mobiliser lundi 16 décembre à midi en solidarité avec l'@ESJLille. #informerestmondevoir https://t.co/Maa0S7N1sn pic.twitter.com/cFJdkLQ5HP
— Conférence des Écoles de Journalisme (@CEJournalisme) December 13, 2019
De son côté, la Conférence des Ecoles de journalisme appelle les étudiants à se mobiliser lundi 16 décembre à midi en solidarité avec l'école de journalisme lilloise.
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