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Manifestation et maintien de l'ordre : une association saisit la justice contre les "arrestations préventives"

Pour l'association, "ces interpellations privent arbitrairement les personnes visées de leur liberté, sans que le moindre début d'exécution d'une quelconque infraction ne puisse le justifier".
Article rédigé par franceinfo
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Des forces de l'ordre arrêtent un manifestant près de la Place de la République à Paris lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 21 mars 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) annonce avoir saisi la justice mercredi 22 mars afin de faire cesser à Paris les "arrestations préventives" de manifestants opposés à la réforme des retraites. Selon le communiqué de presse qu'a transmis l'association à franceinfo, "dans la quasi-totalité, ces gardes à vue se sont soldées par un classement sans suite des procédures".

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Sur 425 gardes à vue lors des trois premières soirées de manifestations spontanées, seules 42 ont fait l'objet de déferrement. Le président de la Ligue des droits de l'Homme a dénoncé mercredi sur franceinfo les violences policières et les "interpellations abusives préventives" ce que conteste le préfet de police.

La question du maintien de l'ordre est en ce moment au cœur du débat politique notamment à l'Assemblée nationale et alors que plusieurs manifestants dénoncent des violences policières lors des rassemblements de ces derniers jours après le recours au 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

"Il est absolument intolérable que cette pratique soit à nouveau banalisée"

L'association indique avoir "déposé une requête en référé liberté devant le tribunal administratif de Paris contre la politique de maintien de l'ordre du préfet de police". Pour l'association, "ces interpellations privent arbitrairement les personnes visées de leur liberté, sans que le moindre début d'exécution d'une quelconque infraction ne puisse le justifier".

Pour l'association, "dans un contexte marqué par la violence de la répression du mouvement social en cours, il est absolument intolérable que cette pratique soit à nouveau banalisée". Elle dénonce une "pratique extrêmement préoccupante" qui constitue selon dans un état de droit "une atteinte grave aux libertés d'aller et venir, de réunion, de manifester, ainsi qu'au droit le plus élémentaire à la sûreté garantis par notre constitution".

Dans un communiqué publié mardi, la défenseure des droits se dit "préoccupée" par les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Elle a également "alerté sur les conséquences d'interpellations qui seraient préventives". Le préfet de police de Paris a assuré de son côté qu'il n'y avait "pas d'interpellations injustifiées" dans la capitale.

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