"Ni perdant, ni gagnant" : la majorité entend tourner la page de la réforme des retraites sans triomphalisme
Après une dernière journée d'action marquée mardi par une participation au plus bas, Laurent Berger, le numéro de la CFDT évoque un "match en train de se terminer, qu'on le veuille ou non". Pas question pour autant pour les élus de la majorité de plastronner. À la question : entre gouvernement et syndicat, qui sort vainqueur ?, une même réponse - ou presque - jaillit. "Personne ! Je pense qu’il ne faut surtout pas raisonner comme ça", temporise l’un. "Je ne sais pas s’il y a un gagnant ou un perdant dans cette configuration", avance une autre. Et un dernier tranche : "Nous, on l’a toujours dit : il n’y a ni perdant, ni gagnant".
Même si en réalité, gouvernement comme majorité, font tout pour faire oublier la douloureuse réforme, le député Éric Woerth, suivi de son collègue Patrick Vignal, le certifient : non, il n’est pas si facile de passer à autre chose. "Si c’était aussi simple, ça se saurait. Évidemment que c’est dans la mémoire collective", commente le premier. "On ne peut pas tourner la page de la réforme des retraites, affirme le second. On doit simplement aux travailleuses et aux travailleurs d’améliorer leurs conditions."
Ne pas provoquer
Tout l’enjeu est ne pas provoquer une opposition toujours furieuse, ne pas brusquer les syndicats avec qui le contact est renoué péniblement. Ils seront nécessaires, insiste la députée Marie Lebec : "Il y a le projet plein emploi qui est présenté, beaucoup d’opportunités sur lesquelles on doit pouvoir continuer à avancer et sur lesquelles on espère pouvoir aussi construire des choses avec les partenaires sociaux". Construire, mais brique par brique. S’ils ont échangé avec Élisabeth Borne il y a trois semaines, les syndicats n’ont toujours pas rencontré Emmanuel Macron, qui espérait pourtant les voir avant la fin du mois de mai.
"La lutte continuera", promet de son côté le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, même si la contestation contre la réforme des retraites se dirige vers son épilogue aussi au Parlement : la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé mercredi qu'elle allait déclarer "irrecevable" la mesure d'abrogation des 64 ans, qui était programmée jeudi dans l'hémicycle. Le reste de la proposition de loi, portée par le groupe de députés indépendant Liot et soutenue par la plupart des oppositions, pourra tout de même être examiné, mais donc sans vote possible sur sa mesure phare.
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